Débat d’orientations budgétaires 2021

Glen Dissaux a pris part au débat d’orientations budgétaires de la Métropole pour 2021, au nom des élu·e·s écologistes, lors du Conseil métropolitain du 12 février 2021.

Intervention sur les orientations budgétaires

Monsieur le Président, cher·e·s collègues,

Au nom des élu·e·s écologistes, EELV et affilié·e·s, nous adressons nos remerciements au vice-président en charge des finances et aux services pour cette présentation.

Crise sanitaire et crise écologique : une gestion de crise loin d’être à la hauteur

Le contexte est exceptionnel, nous en avons parlé. Nous vivons une période de crises : sanitaire, économique, sociale, écologique, … Crises qui ne s’estomperont pas tant que leurs causes profondes ne seront pas prises en compte.

On sait que la dégradation environnementale peut être à l’origine de pandémies ; l’effondrement de la biodiversité et l’impact de l’homme sur son environnement ont atteint un seuil critique. Notre système économique actuel, fondé sur la croissance perpétuelle et la destruction des ressources naturelles, n’est pas soutenable.

Or, la gestion de crise du gouvernement est loin d’être à la hauteur :

  • La gestion de la crise sanitaire, centralisée, autoritaire, en retard, mensongère, a montré ses limites.
  • Mais la gestion de la crise écologique, quant à elle, ne fait pas meilleure figure. Ce gouvernement se pare de peinture verte et fait le strict opposé : reculades sur le glyphosate et les pesticides, l’agriculture bio, les aides sans contreparties écologiques, le soutien continu aux énergies fossiles, l’asséchement total des propositions des 150 citoyen·ne·s du climat dans le projet de loi “Climat et résilience” qui passe en Conseil des ministres, la condamnation en justice pour inaction climatique pour n’avoir pas su respecter des objectifs qui s’était lui même fixé. La liste est longue.

Dans ces conditions, l’action des collectivités locales est essentielle. C’est même l’échelon le plus pertinent, le plus fiable aux yeux de nos concitoyen·ne·s pour agir à notre bien vivre ensemble.

Car la crise sanitaire a fortement impacté notre territoire : en renforçant l’isolement, en dégradant la santé physique et mentale, en diminuant les revenus, elle a assombri les perspectives de nombreux·ses habitant·e·s . On a ainsi vu la pauvreté gagner du terrain, particulièrement parmi les plus fragiles et les étudiant·e·s notamment.

L’ampleur de la catastrophe a pu, heureusement, être réduite par les élans de solidarité des habitant·e·s de la Métropole, par les initiatives des associations, des communes aussi, et le travail des agent·e·s des services publics. On la vu, avec un impact estimé à 15,7 M d’euros.

Le bilan financier : des marges financières pour définir un “monde d’après” plus sain et durable

La Métropole va continuer à contribuer à lutter contre la crise sanitaire, mais elle doit aussi le faire contre la crise écologique, pour préparer notre territoire à ce qui vient, pour développer notre résilience aux chocs, assurer notre souveraineté alimentaire, décarboner notre économie, décongestionner nos villes, avoir une production d’énergie propre et locale, isoler nos bâtiments publics et privés, …

Le rapport d’orientations budgétaires fait état de la bonne santé financière de la Métropole, de sa capacité à emprunter pour financer des investissements sans recourir à l’augmentation de la taxation des ménages. Investissons, donc, d’autant que la contribution des collectivités locales au redressement des comptes publics est pour le moins incertaine après 2021 et sera largement dépendante de choix nationaux.

Si l’inaction climatique et l’irresponsabilité écologique sont à l’agenda du gouvernement, soyons, de notre côté, exemplaires.

Compte tenu de la bonne santé financière de notre collectivité et du niveau historiquement bas des taux d’intérêts, toutes les conditions sont réunies pour investir dans la transition écologique.

C’est après les crises que l’on peut changer de paradigme ; nous avons l’occasion de prendre conscience collectivement de l’urgence climatique et sociale, de définir le “monde d’après”, de préparer un avenir neutre en émissions carbone.

L’action de la collectivité : repenser les grands projets dans ce nouveau contexte sanitaire et environnemental

Car cette crise nous amène à repenser nos modes de vie, nos modes de consommation, nos modes de transport. En tant qu’élu·e·s locaux·ales, nous devons aussi adapter l’action publique à ces changements. Soyons vigilant·e·s.

On voit de plus en plus d’exemples d’abandon de grand projets inutiles en France. Cette semaine, nos homologues rouennais ont voté l’abandon de la voie de contournement Est de Rouen. Ceux de Rennes avaient mis fin au projet de zone commerciale géante à Pacé. Aujourd’hui on enterre Tropicalia, un projet ubuesque de serre tropicale dans le Nord. On parle de l’arrêt de l’agrandissement de l’aéroport de Paris, on parlera des terres du triangle de Gonesse et de bien d’autres encore.

L’artificialisation des sols et la hausse des émissions de gaz à effet de serre sont et seront, qu’on le veuille ou non, des sujets de préoccupation. Nous devons être innovant·e·s, inventif·ve·s, tactiques dans nos investissements. Nous aménageons notre territoire pour les décennies qui viennent.

Au contraire, nous nous réjouissons évidemment que le projet d’agrandissement du réseau structurant de transports en commun ne soit pas retardé. Les études vont être lancées dès cette année pour la nouvelle ligne de tramway et la ligne de Bus à Haut Niveau de Service et un budget important est consacré à la transition énergétique du réseau.

La responsabilité de la collectivité : intégrer des objectifs ambitieux à nos budgets

La mise en place d’un débat d’orientation climatique sur le modèle du débat d’orientation budgétaire, nous permettrait à l’avenir de prendre en compte le critère climatique dans les choix d’investissement. A l’instar du budget financier, un budget carbone pourrait faire suite au débat.

Nous aurions alors des objectifs clairs de réduction de nos émissions de CO2, conformes aux trajectoires locales, nationales, européennes et mondiales.

Ce budget serait analysé annuellement et permettrait d’évaluer l’efficacité de nos politiques publiques pour lutter contre le dérèglement climatique.

En conclusion, nous nous félicitons de cette ambition de préserver l’épargne et de maintenir l’effort d’investissement, avec des enjeux très forts autour de la gestion des déchets notamment, de la rénovation des bâtiments publics et privés, de la mobilité ben sûr. Pour terminer, et comme nous avons eu l’occasion de le faire en Conseil municipal de Brest lundi, nous souhaitons exprimer notre reconnaissance aux agent·e·s de la collectivité pour leur action particulièrement appréciée dans ce contexte de crises.


Pour voir toutes nos vidéos, rendez-vous sur notre chaîne Youtube !

Si l’inaction climatique et l’irresponsabilité écologique sont à l’agenda du gouvernement, soyons, de notre côté, exemplaires.Compte tenu de la bonne santé financière de notre collectivité et du niveau historiquement bas des taux d’intérêts, toutes les conditions sont réunies pour investir massivement dans la transition écologique. C’est après les crises que l’on peut changer de paradigme; nous avons l’occasion de prendre conscience collectivement de l’urgence climatique et sociale, de définir le “monde d’après”,de préparer un avenir neutre en émissions carbone.3. L’action de la collectivité : repenser les grands projets dans ce nouveau contexte sanitaire etenvironnementalCar cette crise nous amène à repenser nos modes de vie, de consommation, nos modes de transport.En tant qu’élus locaux, nous devons aussi adapter l’action publique à ces changements.On voit de plus en plus d’exemples d’abandon de grand projets inutiles en France : Hier Nos homologues rouennais ont voté l’abandon de la voie de contournement Est de Rouen (à laquelle on a vu en retour combien certains étaient attachés…), ceux de Rennes ont mis fin au projet de zone commerciale géante à Pacé. Aujourd’hui on enterre Tropicalia un projet ubuesque de serre tropical dans el nord. On parle de l’arrêt de l’agrandissement de l’aéroport de Paris, du triangle de Gonesse et de bien d’autres…L’artificialisation des sols et la hausse des émissions de gaz à effet de serre sont et seront qu’on le veuille ou non des sujets de préoccupation. Nous devons être innovants, inventifs, tactiques dans nos investissements. Nous aménageons notre territoire pour les décennies qui viennent. Au contraire, nous nous réjouissons que le projet d’agrandissement du réseau structurant de transport en commun ne soit pas retardé. Les études vont être lancées dès cette année pour la nouvelle ligne de tramway et la ligne de Bus à Haut Niveau de Service et un budget important est consacré à la transition énergétique du réseau.4. La responsabilité de la collectivité : intégrer des objectifs ambitieux à nos budgetsLa mise en place d’un débat d’orientation climatique sur le modèle du débat d’orientation budgétaire, nous permettrait à l’avenir de prendre en compte le critère climatique dans les choix d’investissement; A l’instar du budget financier, un budget carbone ferait suite au débat. Nous aurions alors des objectifs clairs de réduction de nos émissions de CO2, conformes aux trajectoires nationales, européennes et mondiales. Ce budget serait analysé annuellement et permettrait d’évaluer l’efficacité de nos politiques publiques pour lutter contre le dérèglement climatique.ConclusionNous nous félicitons de cette ambition de préserver l’épargne et de maintenir l’effort d’investissement, avec des enjeux forts autour de la gestion des déchets notamment, et de la mobilité ben sûr; Pour terminer et comme nous avons eu l’occasion de le faire en Conseil municipal de Brest lundi, nous souhaitons exprimer notre reconnaissance aux agent·e·s de la collectivité pour leur action particulièrement appréciée dans ce contexte de crises