Haro sur les écolos

Tribune

La journal Le Télégramme a publié ce mercredi 28 avril une tribune de Glen Dissaux, président du groupe des élu·e·s écologistes.

L’élu écologiste, en charge du Plan Climat à Brest Métropole, dénonce la récurrence de l’écolo-bashing, des polémiques inutiles et des attaques contre Europe Ecologie les Verts, preuves – s’il en faut – que les écologistes, perçus comme une menace par le gouvernement en place, peuvent constituer l’avenir politique du pays.

Le 14 avril dernier, un jeune conseiller municipal EELV de Vincennes commet une erreur pour expliquer son abstention au sujet de la subvention au « Royal Yacht-Club ». Il s’excuse sur Twitter. Fin de l’anecdote ? Et bien non. Comme depuis plusieurs mois, la majorité LREM, trop contente de se plier à la mode de « l’écolo-bashing », s’engouffre dans la brèche et cloue le jeune homme au pilori. Ces attaques répétées contre EELV sont orchestrées. Elles participent d’une stratégie violente de diabolisation du parti écologiste, perçu comme une menace sérieuse par l’exécutif, après ses percées électorales aux européennes puis aux municipales.

Et si les verts devenaient le centre du renouveau écologiste et social de la gauche ? Tous les prétextes sont bons pour nourrir une polémique stérile. Après des feux de pailles allumés sur les sapins de Noël, le Tour de France, la subvention de la ville de Strasbourg à la construction d’une mosquée, les menus sans viande à Lyon, l’écriture inclusive, il y avait eu un premier cas d’école avec le refus de la maire de Poitiers de subventionner un aéroclub. Avec un timing du plus bel effet sur ce dernier épisode ; 4 000 euros refusés à Poitiers pour un loisir objectivement polluant et réservé à quelques nantis, quatre milliards d’euros promis à Air France par le gouvernement, la même semaine, et un ministre qui réclame de façon lunaire la Légion d’honneur pour les bénévoles du club de Poitiers.

La technique est toujours la même pour monter en épingle un fait divers ; déformer le propos pour ne pas parler du fond. Ce gouvernement est en voie de trumpisation accélérée et c’est extrêmement préoccupant pour notre démocratie. Il n’y a plus de rationalité, plus de nuance, plus de complexité… Juste de la communication politique, émaillée de « fake news », un ennemi désigné et une confrontation systématique. Car tout ceci n’est, bien entendu, qu’un écran de fumée destiné à masquer les insuffisances criantes et mortifères de ce gouvernement et les turpitudes de ses ministres : il faut justifier de l’incompétence à tous les étages, des mises en examen, des accusations de viol, de favoritisme, des provocations, des errements répétés, de la gestion autoritaire, jupitérienne, de la casse sociale, des reculades sur l’écologie.

On dissimule l’incompétence généralisée du gouvernement en pointant les erreurs de jeunesse et les paroles malheureuses de quelques élus. Cette stratégie de diabolisation d’EELV ne doit tromper personne. Le jeune parti bouge les lignes, bouscule les certitudes, mobilise la jeunesse, propose une vision lucide et adaptée aux enjeux du XXIe siècle. C’est ce qui fait peur au monde conservateur productiviste incapable de se réinventer. Cette nouvelle génération d’élus est crédible, sérieuse, travailleuse. Les maires écologistes gèrent très bien les villes, améliorent le quotidien des gens, tout simplement. L’écologie est devenue centrale dans le débat. En la matière, EELV a une sacrée longueur d’avance, et ce ne sont pas de vaines polémiques qui y changeront quoi que ce soit.


Lire l’article complet.