Propos introductifs

Intervention de Glen Dissaux, au nom du groupe des élu·e·s écologistes, lors du conseil municipal du 14 décembre 2020.

Propos liminaires

Merci M. le Maire, Cher·e·s collègues,

Le 12 Décembre 2015, 195 pays réunis pour la COP21 signaient l’accord de Paris, visant à contenir le réchauffement de la planète « nettement » au-dessous de 2 °C (et si possible à 1,5 °C).

Cinq ans après, les politiques climatiques ne sont toujours pas à la hauteur de l’enjeu.

selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Il faudrait que les émissions mondiales de gaz à effet de serre baissent de 7 à 8 % par an, or les prévisions actuelles tablent plutôt sur une hausse de 2 %.

Les Français·es ne sont pas dupes, ils et elles ont compris l’enjeu climatique, et pour 2/3 d’entre eux·elles, cette COP n’a eu aucun effet et a abouti à un accord de façade.

Les constats sont sans appel : on sait que les glaces des pôles fondent, que le climat change, se réchauffe, qu’il y a plus de tempêtes, qu’elles sont plus régulières, plus violentes, qu’il y a plus de sécheresses, une hausse de niveau des océans, que des changements radicaux sont à venir pour nos modes de vies, même si ici à la pointe bretonne ils sont encore moins visibles ou moins violents qu’ailleurs.

Et pourtant le niveau marin augmente, les eaux côtières se réchauffent (+ 0,7°C en 20 ans en Bretagne). Le régime des pluies est en train d’évoluer, les épisodes de sécheresse pourraient aussi
s’accentuer et entraîner une pression sur la ressource en eau.

Et pourtant notre gouvernement traîne, ergote, quand il ne recule pas franchement en ré-autorisant le pesticides tueurs d’abeilles, en continuation de distribuer des aides aux gros pollueurs sans
aucune contrepartie écologique, en finançant encore largement les énergies fossiles, en signant des accord de libre échange climaticides, en détricotant méthodiquement les proposions de la
Convention citoyenne pour le climat… La rencontre qui a lieu en ce moment même entre le Président et la Convention promet un énième renoncement.

Nous devons évaluer l’ensemble de nos politiques à l’aune du climat et engager une mobilisation générale pour arriver à la réduction de notre impact climatique et à l’adaptation aux
changements
. Les élus locaux ont la responsabilité d’engager leur territoire dans la transition. C’est la seule issue nous préparer à ce qui vient, c’est la seule issue pour viser la justice sociale et
climatique, c’est la seule issue pour répondre à la crise protéiforme que nous vivons.

Le moment est à l’action collective, aux solidarités locales, à la résilience des territoires et aux nouveaux modes de gestion et d’organisation sur tous les aspects de nos vies, pour rechercher plus de sobriété et viser la neutralité carbone : cela concerne l’alimentation, l’habitat, la mobilité, le chauffage, la consommation en général…

Il nous faut poser les bases d’un nouveau contrat social, écologique et démocratique. En tant qu’élu·e·ss locaux·ales, notre préoccupation doit être de renforcer la cohésion urbaine et sociale, défendre notre tissu économique local et traduire nos ambitions environnementales.

C’est encore plus vrai plus avec cette crise mondiale qui nous secoue, cette pandémie qui remet en cause nos modes de vies : La covid nous a coûté un nombre terrible de vies humaines. La crise économique dont on ne voit que le début en coûtera d’autres. La vague de changements climatiques de ces prochaines décennies sera encore pire.

Les 6 dernières années sont les six plus chaudes jamais connues et le réchauffement atteint déjà environ 1,2 °C. Lyon, Bordeaux, Grenoble, Poitiers et Tours, notamment, se mobilisent pour alerter
le grand public sur cette urgence climatique. Nous souhaitons que Brest participe au mouvement.

C’est la raison pour laquelle je souhaite insister, chers collègues, sur notre responsabilité collective, transpartisane, à mener la transition énergétique, climatique, sociétale.

Nos objectifs sont clairs, et nous devons nous mobiliser pour y arriver :

  • Diviser par 4 nos émissions de GES d’ici 2050.
  • Diviser par 2 nos consommations d’énergie à l’horizon 2050.
  • Atteindre 32 % d’énergies renouvelables en 2030.

Il en va de l’avenir de notre territoire, de la capacité de Brest à anticiper l’avenir. Nous avons posé des ambitions fortes dans notre plan climat 2019-2025 et dans le programme politique qui nous a valu d’être élu·e·s. il ne tient qu’à nous de les concrétiser, pour ne pas, à l’instar de la COP21, s’en tenir aux grands discours.


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