Stratégie Métropolitaine de Développement Économique « Cap 2030 »

Marion Maury est intervenue lors du Conseil de Métropole le 29 juin 2022 au sujet de la nouvelle mouture de la Stratégie Métropolitaine de Développement Économique.

Monsieur le Président, chers collègues,

Les transitions doivent être au cœur de toutes nos politiques publiques et alimenter nos stratégies.

La SMDE propose aux acteurs de travailler sur la transition énergétique et la transition environnementale.

Elle indique que « Le réchauffement climatique exige que les sociétés révisent leur modèle de production et de consommation»

Des objectifs environnementaux par secteur d’activité sont bien identifiés dans cette stratégie.

Sont mentionnés, par exemple, la décarbonation des secteurs agricole et industriel, la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans la construction navale, la performance énergétique, l’utilisation d’éco-matériaux et le réemploi dans le secteur du bâtiment, le développement des énergies renouvelables …

Elle a eu le mérite aussi de mettre autour de la table, dans les ateliers de concertation, à la fois des entreprises privées, des acteurs associatifs, sur des enjeux partagés. De les faire dialoguer. Je pense au développement de l’économie circulaire par exemple. Je sais que ces acteurs ont apprécié cette opportunité d’échange et de co-construction.

Une méthodologie et des points positifs que nous saluons et que nous souhaitons soutenir. C’est pourquoi, nous voterons favorablement pour cette stratégie.

Avec quelques réserves néanmoins sur plusieurs points :

  • Nous nous étonnons que l’enjeu de transition écologique n’apparaisse pas du tout dans un secteur qui nous semble être crucial pour financer les investissements de transition.

Je parle du secteur des banques et des assurances.

Des engagements sur la limitation des financements pour les secteurs à fort impact carbone nous apparaîtraient nécessaires dans cette stratégie.

  • Nous nous étonnons aussi que cet enjeu n’apparaisse pas dans le secteur du tourisme. Il est mentionné que le tourisme d’affaires doit être développé. On aurait souhaité que des objectifs de développement de l’éco-tourisme, du tourisme éthique et solidaire soient bien présents aussi. Et nous rappelons que les objectifs du Plan Climat, que nous avons voté, ne sont pas compatibles avec des objectifs de développement du trafic aérien ou du trafic des paquebots.
  • Nous souhaiterions qu’à l’avenir une place soit faite dans cette stratégie de développement économique au secteur non marchand, je pense par exemple à la contribution du secteur associatif et au bénévolat comme des acteurs importants de la création de richesses. L’économie ne se résume pas aux liens marchands. Le bénévolat contribue à l’attractivité de notre territoire au niveau économique et bien au développement humain. Ces contributions sont valorisables aussi au niveau de la richesse économique et font partie du développement.

Cela nous permettrait de faire apparaître dans notre stratégie notre souhait de valoriser une richesse économique et de développement humain qui va au-delà du PIB, lequel est un indicateur imparfait et limité ne rendant que partiellement compte de la réalité économique d’un territoire.

  • Nous souhaiterions aussi que l’ESS soit mieux valorisée pour son rôle d’innovation sociale dans l’organisation même du système économique. L’ESS n’est pas qu’un secteur d’activité lié à l’action sociale ou l’insertion. C’est une façon de penser l’organisation des rapports sociaux dans l’organisation de l’économie.

Je pense à l’engagement de beaucoup des acteurs de l’ESS, en termes de limitation des écarts salariaux, qui est inspirant dans une économie où la transition nécessaire devra aller de pair avec une plus juste distribution des richesses. Cette contribution forte en termes de RSE à la lutte contre les inégalités salariales dans le système économique mériterait d’être mentionnée.

  • De même que notre objectif de développement de la clause d’insertion sociale dans les marchés publics mais aussi dans les marchés privés. Cette clause n’est pas mentionnée, sur le volet de l’emploi.
  • Enfin, nous rappelons de nos vœux une stratégie de développement économique qui prenne en compte réellement l’objectif de “zéro artificialisation nette” et les limites que nous devons prévoir et garantir à l’étalement urbain à notre niveau, en complémentarité avec les autres territoires.

Nous voterons donc favorablement pour cette nouvelle mouture de la SMDE pour la qualité de la concertation menée et les efforts d’intégrations des objectifs de transition écologique. Nous encourageons la collectivité à aller plus loin sur les points évoqués.


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