Gaëlle Morvan, élue écologiste, a réagi à la présentation du rapport sur l’égalité femmes hommes de Brest, appelant la collectivité à aller plus loin sur ce sujet.
Monsieur le maire, cher·e·s collègues,
Le fait même que ce rapport existe nous montre l’ampleur de la tâche qu’il nous reste à accomplir. Arriver à une réelle égalité entre les femmes et les hommes serait de ne plus avoir à faire de tels rapports.
Pourtant, dans le système éducatif, de la crèche à l’université, les comportements des professionnel·le·s sont encore souvent conformes aux stéréotypes et reproduisent les inégalités plutôt que d’assurer une mission d’égalité sociale.
Et cela se poursuit dans le monde professionnel. Au sein même de notre collectivité, alors qu’elle devrait être exemplaire et qu’elle a des obligations en matière d’égalité professionnelle, des inégalités persistent. Qu’il s’agisse d’écarts salariaux, de répartition par type d’emploi, de catégorie ou d’ascension dans la hiérarchie, les différences témoignent d’une plus grande précarité de l’emploi chez les femmes.
Alors que faire ? Comment aller plus loin ?
Il nous faut avoir une analyse de l’ensemble de nos politiques publiques via le prisme de l’égalité hommes femmes et plus largement du genre. Le budget sensible au genre apporte une vision globale et transversale. C’est un budget avec une perspective de genre, c’est-à-dire prenant en compte des facteurs discriminants pour l’accès des femmes à l’argent public. Un budget est un indicateur, c’est aussi levier pour rendre visible et promouvoir l’activité des femmes.
Concernant les violences internes, d’ailleurs à ce terme nous préférons « violences sur les agentes et les agents », puisque je pense que c’est plus clair comme ça. Le rapport indique très peu de signalements. Nous nous interrogeons sur l’efficacité du protocole actuel qui ne permet pas de distinguer les violences sexuelles et sexistes. Ce problème a d’ailleurs plusieurs fois été souligné.
Des formations sont proposées aux agents et aux agentes mais le nombre de participants et participantes restent trop faibles. Nous pensons pourtant qu’elles sont indispensables pour toutes et tous et à tous niveaux, élu·e·s, agent·e·s, citoyens, citoyennes. Ces formations sont un levier fort pour réduire les inégalités.
Enfin, nous devons travailler sur l’équilibre du genre par rapport aux fonctions et sur la représentation des femmes dans certains services et catégories. Le rapport nous éclaire sur le fait que les femmes sont encore majoritaires dans les filières les moins rémunératrices et peu présentes dans les instances de décision. Il faut avancer sur la mixité dans les collectifs de travail qui sont donc aujourd’hui encore peu mixtes.
Au-delà de ce rapport qui ne concerne que les agents et les agentes, nous aimerions élargir le propos en rappelant que ce sujet nous concerne toutes et tous. En tant qu’élu·e·s, n’oublions pas notre devoir d’exemplarité.
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