Propos liminaires de Glen Dissaux lors du Conseil de Métropole du 12 mai 2023, pour apporter son soutien, au nom du groupe, à Yannick Morez, qui était, jusque récemment, maire de Saint-Brévin-les-Pins.
Je voudrais que nous ayons une pensée pour Yannick Morez et sa famille. J’avais évoqué rapidement sa situation en conseil municipal le 30 mars dernier : Je sais que nous serons d’accord cher collègues pour lui apporter notre soutien.
Yannick Morez était jusqu’à récemment maire de Saint-Brévin-les-Pins.
Menaces, intimidations, incendie de leur maison : ce qu’ils ont subi est inacceptable, ces violences sont injustifiables.
Un petit rappel du contexte, d’une situation qui se tend à Saint-Brévin, sans que l’État ne réagisse :
- Le projet de déplacement du centre d’accueil de demandeurs d’asile qui existe depuis fait l’objet d’oppositions. Certains riverains font appel aux partis d’extrême droite, Rassemblement National et Reconquête, pour étoffer les rangs des manifestations.
- Le maire de la commune Yannick Morez fait l’objet de menaces, d’intimidations laissées sans suite par la gendarmerie.
- La nuit du 22 mars, son domicile et ses véhicules sont incendiés. Malgré un échange avec le porte-parole du gouvernement, aucune mesure de protection de sa personne et de ses proches n’a été mise en œuvre.
- Le 10 mai 2023, Yannick Morez annonce qu’il démissionne de ses fonctions de maire face à l’abandon de l’État.
Car ce maire a été totalement abandonné par la République. L’inaction de l’État est une honte absolue. Alors c’est facile, maintenant, plusieurs mois après, de regretter cette situation. Je rappelle qu’à l’Assemblée Nationale, lors d’un hommage rendu à sa personne, les députés d’extrême droite sont restés assis.
N’oublions pas le fond du sujet initial : l’accueil des demandeurs d’asile est un sujet essentiel. “Un accueil digne, pacifiste, solidaire, humain, est possible.”. C’est l’honneur et le devoir de la France que d’accueillir les exilés dans de bonnes conditions.
Ça fait des mois voire des années maintenant que l’extrême droite est en roue libre dans le pays et que des milices fascistes sèment la terreur et cherchent à casser le mouvement social. Le 6 mai dernier une manifestation fasciste a eu lieu dans les rues de Paris, en toute impunité ; sous l’œil complice du ministre de l’intérieur.
C’est aussi ce qui se joue à Callac dans les Côtes-d’Armor, où Jean-Yves Rolland le maire, a dû refuser la création d’un centre d’accueil face aux menaces de morts et intimidations de l’extrême droite.
Il faut le dire et le redire : l’extrême droite est un danger quotidien. La course à la “normalisation” et à l’acceptabilité » du parti fondé par jean marie Le Pen et ses amis ne doit pas nous tromper.
Cette recrudescence d’actes violents, d’intimidation, et l’apparition de nouveaux courants, ouvertement violents, racistes et provocateurs contribue à une stratégie commune de donner une place de “centralité” au parti de Marine Le Pen, que renforce son installation dans les institutions républicaines, et la connivence du gouvernement, qui n’hésite pas à reprendre ces thèses et sa rhétorique, de la bouche même des ministres, et mettre en œuvre des points de son programme.
Le grand remplacement, le séparatisme, l’islamogauchisme, le terrorisme intellectuel sont autant de théories fumeuses et dangereuses qui se distillent comme un poison et justifient la politique du pire et nous entrainent sur une pente funeste.
L’entrée du RN à l’Assemblée nationale n’a rien à voir avec ce qui s’était passé en 1986 : en plaçant Marine Le Pen dans le rôle de principale opposante, votant pour leur donner des postes, LREM a accéléré la dédiabolisation du parti.
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