Projet de nouveau stade à Brest – Interview de Glen Dissaux sur France Bleu

Alors que la pression autour du futur stade au Froutven commence à monter, retrouvez une interview de Glen Dissaux qui réinterroge la pertinence de ce projet et les risques économiques et environnementaux qui pourraient être pris : « Ça va coûter beaucoup d’argent public ».

La parcelle du Froutven où doit être érigé l’Arkéa Park, un stade de 15.000 places. © Radio France – Nicolas Olivier

Extrait de l’interview, à retrouver en intégralité sur France Bleu Breizh Izel :

France Bleu Breizh Izel : Quand vous entendez Denis Le Saint dire que c’est quasiment bouclé, que le permis de construire devrait être déposé dans quelques mois, vous vous dites quoi ? Ça y est, c’est fait ?

Glen Dissaux : Non, je trouve qu’il va un peu vite en besogne. D’ailleurs on voit bien parce qu’ils ont un peu de mal à annoncer les chiffres, la vraie copie financière, quelle sera la part d’argent public dans le projet. Moi je continue de penser que la part de l’argent public sera extrêmement importante dans ce projet-là, contrairement à ce qui avait été annoncé il y a quelques années. On n’est plus du tout sur un modèle 100% privé. Et on voit bien que dans la conjoncture d’aujourd’hui, avec tous les besoins qu’il y a sur le territoire, les différents acteurs publics ont de plus en plus de mal à financer ce genre de projets, c’est pour ça qu’il y a du retard.

Sur les 106,5 millions d’euros du projet, ça pourrait coûter combien à la collectivité ?

Là encore j’attends de voir ce que les porteurs du projet vont nous présenter. J’ai peur justement que les collectivités territoriales soient sollicitées de façon beaucoup trop importante alors qu’on a de véritables urgences sur le territoire. A la métropole, on va voter le budget 2024 le 2 février. Je vois la première contribution, la première subvention qui est sollicitée est à hauteur de 10 millions d’euros. 10 millions d’euros c’est la rénovation thermique de cinq écoles donc à un moment donné il va falloir questionner les priorités. Et ce n’est que le début, le ticket d’entrée d’un projet qui coûtera beaucoup, beaucoup plus d’argent public.

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Le vote du budget le 2 février sera-t-il décisif ?

Décisif peut-être pas mais c’est la première concrétisation de la volonté ou non de la métropole de s’investir et de mettre de l’argent public dans ce projet-là. Les véritables délibérations arriveront dans les semaines ou les mois qui viennent pour vraiment comprendre le montage financier, le foncier, l’urbanisme, la participation à la société de projet, les éventuelles subventions imaginées par tous les acteurs. Là, ce sera décisif. Mais il va falloir que les porteurs du projet communiquent en amont. Combien eux mettent d’argent ? Sur un projet estimé à 106,5 millions -et là on prend pas tous les aménagements publics, c’est plutôt un projet à 130, 140 millions. Et je ne parle pas de l’inflation, de la hausse des coûts dans le BTP. Moi j’ai peur qu’on arrive à un projet un peu plus cher que ça. Combien mettent les porteurs de projet là-dedans, combien il y aura d’argent public ? C’est ça qu’il faut d’abord élucider.