Fêtes ≠ VSS : le plan d’action « estival » à Brest

Qui dit « Été à Brest », dit « Fêtes » ! Dans la continuité de son engagement, la ville de Brest a déployé un protocole spécifique pour lutter contre les Violences Sexistes et Sexuelles (VSS) lors des manifestations estivales. Maraudes, « safe zone », formation des bénévoles et campagne d’affichage… Voici un point sur les actions de prévention de ces violences et de prise en charge des victimes.

Karine Coz-Elléouet, adjointe au maire de Brest, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, et Gaëlle Morvan, adjointe au maire dans le quartier de Saint-Marc et déléguée à la prévention des violences sexistes et la lutte contre le harcèlement de rue, ont présenté leur plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles en juin© DR.

Une campagne d’affichage pour sensibiliser

La mairie de Brest a lancé sa campagne de sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles à l’occasion de la Fête de la musique, le vendredi 21 juin 2024.

Sur des supports diversifiés afin de toucher la population la plus large possible, on a pu lire ce slogan :

« Si c’est pas oui, si c’est je sais pas, si c’est heuu, si j’ai trop bu, si c’est zzzzz… c’est NON »

ou encore :

« Témoins ou victimes, alertez nos équipes, elles sont formées pour être à votre écoute et vous protéger. »


Cette campagne s’est voulue très présente durant toutes les festivités estivales, de la Fête de la musique aux Jeudis du port, en passant par les fêtes maritimes. Après la fin de ces événements, la campagne se fera plus discrète au quotidien mais les mêmes mesures seront mises en place à chaque manifestation culturelle organisée par la municipalité.

Sur les événements, les personnels formés de la Ville portent des badges grand format. Les bénévoles sont vêtus de chasubles violettes avec les slogans pour être bien identifié-e-s.

« On veut montrer que l’espace public n’est pas une zone de non droit, précise Gaëlle Morvan, adjointe au maire chargée du harcèlement de rue. Les messages sont également destinés aux auteurs. »

Nous ne tolérerons aucun comportement sexiste. 

Gaëlle Morvan

Karine Coz-Elléouet, adjointe au maire de Brest, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, ajoute : « Il faut avant tout éviter la banalisation de ce genre de faits et légitimer les dépôts de plainte, malheureusement très peu nombreux ».

Karine Coz-Elléouet et Gaëlle Morvan expliquent que la campagne d’affichage est « le premier maillon de la politique globale d’égalité femmes-hommes mise en place cette année par la mairie ».

« Safe zone » pour être en lieu sûr

Autre maillon axé sur la prise en charge des victimes lors des manifestations. Des stands d’accueil ont été dressés pour recevoir et mettre à l’abri les victimes de violences sexistes et sexuelles. Ces « safe zones » existaient déjà l’année dernière et avaient accueilli deux personnes lors des Jeudis du port. « Il s’agit d’un endroit un peu délocalisé, près d’un poste de sécurité, qui permet de mettre à l’abri les personnes et de les prendre en charge »

Les élues rappellent tout de même que « les chiffres ne sont pas représentatifs de la réalité, un grand nombre de victimes ne viennent pas chercher d’aide et ne vont pas déposer plainte ».

Et la première adjointe de poursuivre :

« Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de chiffre qu’il n’y a pas de sujet ».

Karine Coz-Elléouet

Du personnel formé

Pour détecter les situations et prendre en charge les victimes, une trentaine de volontaires ont déambulé à chaque évènement. Ces maraudes sont assurées par des bénévoles d’associations partenaires et agents formés à la prise en charge des victimes. Cette sensibilisation a été possible grâce à l’investissement des membres de la Fédé B, de Nous toutes Brest, du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) ou encore de Don Bosco.

« Le plus important dans cette prise en charge, c’est la qualification des bénévoles et employés qui s’en chargeront »

Gaëlle Morvan


Pour toutes ces manifestations estivales, près de cent personnes ont été sensibilisées pour assurer les déambulations ou la tenue des stands.

La collectivité veut s’engager toute l’année

Les VSS ne s’arrêtent pas à la fin de l’été. L’engagement de la collectivité pour lutter contre les violences et améliorer l’accueil des victimes non plus. Petit rappel de ce qui existe ou qui verra bientôt le jour à Brest en la matière.

Le lieu d’accueil des victimes

Il y a un an s’ouvrait Le lieu d’accueil des victimes, au 16 rue Victor-Hugo. Accessible à toutes les personnes s’estimant victimes, quel que soit le préjudice, qu’il soit physique, psychique, moral ou matériel.

Ce lieu comprend trois espaces : un accueil sorte de guichet unique, un espace ressources pour les associations partenaires et un espace répit pour toute personne ressentant le besoin d’être écoutée.

« La moitié des personnes accueillies sont victimes de violences sexistes et sexuelles. L’autre moitié sont des personnes ayant subi des dommages », précise Karine Coz-Elléouet.

Des permanences sont assurées par des bénévoles d’associations, tous formés. Horaires d’ouverture : mardi, de 12 h à 19 h ; jeudi, de 10 h à 17 h ; samedi, de 10 h à 13 h.

« La Ville de Brest ne tolère aucune forme de violence », tel est le message qu’elle souhaite faire passer.

Lutter ensemble contre les Violences Sexistes et Sexuelles (VSS)

La Ville de Brest poursuivra ses campagnes de prévention et de sensibilisation aux violences sexistes et sexuelles, dont les femmes sont les principales victimes.

« Il faut faire de la pédagogie, amener chaque citoyen à se questionner sur ce qu’il voit, indiquer aux victimes que nous sommes à leurs côtés et dire aux agresseurs qu’ici n’est pas une zone de non-droit »

Karine Coz-Elléouet

La Ville réfléchit également au déploiement du dispositif national « Demandez Angela » auprès des structures type commerce ou service.

Toute personne qui ne se sent pas en sécurité dans la rue pourra demander assistance dans l’un des commerces partenaires. Les structures volontaires pour intégrer le réseau ont besoin d’un temps de formation.

La Ville continue à organiser des marches exploratoires dans les quartiers. L’idée est de questionner l’impact des équipements urbains au regard du sentiment de sécurité des habitant-e-s.

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