Glen Dissaux – Propos liminaire

Lors du conseil municipal du 2 juillet 2024, Glen Dissaux est intervenu en propos liminaire sur la nécessité d’un front républicain massif au 2° tour des élections législatives.

Retrouvez la vidéo de son intervention :

Un contexte accablant…

« La France connait une situation politique inédite et très angoissante : la perspective de l’arrivée au pouvoir du RN fait froid dans le dos : Jordan Bardella est sur le perron de Matignon. On sait pourtant d’où vient ce parti, qui ils sont, ce dont ils sont capables : le retrait des droits et des libertés partout, particulièrement pour les femmes, les pauvres, les immigrés, les LGBTQI+, les binationaux, les personnes racisées. Le RN, c’est aussi l’incohérence sociale, démocratique, économique, le reniement des valeurs républicaines, la trahison des classes populaires, le déni climatique.

Pourtant, on en est là. Même en Bretagne, où nous avons longtemps fait tenir une digue républicaine contre le spectre de l’extrême droite.

Même à Brest, où les scores du RN ont explosé depuis les législatives de 2022. De 9,2 % à 21,8 % dimanche dernier sur Brest centre et de 11,7 % à 26,2 % sur Brest rural. […]

Le comportement républicain en question

Dimanche 9 Juin, après l’acte insensé du Président de la République de dissoudre l’assemblée nationale, et de dissoudre la majorité présidentielle en même temps diraient certains, immédiatement la gauche et les écologistes ont été à la hauteur de l’enjeu et elle continue à l’être

En 4 jours, nous avons fait le Nouveau Front Populaire : un accord de législature avec 15 propositions très complètes et 10 pages d’analyse macroéconomique chiffrées, documentées appuyées par des économistes. Qui d’ailleurs fait la part belle aux collectivités locales et aux rôles des territoires.

En face on a quoi ? Rien ou quasiment : 7 pages pour la macronie, pas chiffrées. Pour le RN ça tient sur un post-it, et encore, ils changent d’avis tous les jours. Pourtant, nous avons le risque d’une majorité absolue du Rassemblement Nationale à l’Assemblée. Et le monde nous regarde. […]

Dans une heure ou deux nous saurons précisément qui se maintient ou pas dans chaque circonscription.

Je veux encore croire en un front républicain massif partout ou presque. Le jeu de la dissidence, ou du maintien de candidats qui ne peuvent pas gagner, nous le savons bien, malgré toutes les justifications, est un jeu d’une inconséquence folle. Je regrette profondément que ce ne soit pas le cas partout, que certains décident de porter sur leurs épaules ce choix fou que de se maintenir dans des triangulaires dont on ne peut jamais être certains de l’issue.

Aussi, je salue toutes celles et ceux qui ont un discours clair et sans équivoque, et il y en a dans chaque camp politique, je salue le sens civique de toutes et celles et ceux qui ne sont pas partis en dissidence, ou qui retirent leurs candidatures face au péril du RN, bravo à eux.

Je regrette que certains n’aient pas la lucidité de le faire et se maintiennent dans des triangulaires dont on ne peut jamais être certains de l’issue. Quand on est qualifié en 3e position à 105 voix loin derrière le RN et très loin derrière le NFP par exemple, on pourrait considérer de son devoir quand on tient en haute estime la République, que de faire barrage à l’extrême droite. […]

La trahison des élites

Face au risque de perdre et à la recomposition du jeu politique, on voit bien que certains perdent leur sang-froid : les réseaux et plateaux télé sont pleins de propos de responsables politiques  qui n’ont plus rien de responsable : certains tentent contre toute rationalité et en insultant l’histoire et les valeurs de la République, de mettre un signe égal entre le NFP et le RN ; agitent des épouvantails qui ne sont que de chimères et la vérité c’est qu’il penchent pour le RN, plus à même de protéger leurs intérêts de classe et leur hégémonie culturelle… La vérité ce que quand ils voient un projet de taxation des richesses et de redistribution sociale face à un projet raciste et xénophobe, ils hésitent.

Ce comportement est connu des politologues. Dans l’histoire ça s’appelle la trahison des élites, et généralement le peuple n’oublie pas.  

Retrouvez les interventions des écologistes en conseil municipal ici.