Intervention de Glen Dissaux au Conseil municipal du 9 février 2021 lors du débat d’orientations budgétaires de la Ville de Brest pour 2021
Débat d’orientation budgétaire
Monsieur le Maire, cher·e·s collègues,
Nous remercions l’adjoint en charge des finances et les services pour cette présentation très claire.
Le contexte national : une gestion de crise centralisée et trop peu efficace
Le contexte national, on le connait, est aussi celui d’une gestion de crise très centralisée et trop peu efficace.
La crise provoque un ralentissement mondial de l’économie que tous les États subissent et montre à quel point ce modèle de croissance perpétuel n’est pas soutenable.
Dans la gestion de cette crise, l’État a montré certains aspects de son inefficacité depuis Paris.
L’investissement des collectivités territoriales dans la crise, par contre, est reconnu par le public, ce qui rend d’autant plus important un nouvel acte de décentralisation qui redonne un pouvoir d’action aux collectivités territoriales, au plus proche des citoyen·ne·s. Or, le gouvernement rogne sur l’autonomie des collectivités avec le pacte de Cahors et la suppression de la taxe d’habitation, entre autres, et ce juste après une réforme de l’assurance chômage et des retraites.
Il est nécessaire que l’État donne les moyens aux collectivités territoriales d’investir vraiment dans la transition écologique pour lutter contre les dégradations environnementales auxquelles sont liées les pandémies. Il nous faut relancer notre économie sur des bases plus saines et plus durables.
Le contexte local : un territoire fragilisé
Le contexte local est celui d’un territoire fragilisé. La crise touche durement notre territoire et ses habitant.e.s.
Les services publics et municipaux ont dû fermer ou se réorganiser. L’ensemble des espaces de convivialité de la ville a fermé ses portes, renforçant le mal-être et l’isolement de nombre de nos concitoyen·ne·s.
Plus de fêtes, plus de culture, plus d’activités.
La grande majorité des entreprises a enregistré une baisse de chiffre d’affaires, la masse salariale et l’emploi ont reculé sur le territoire, le chômage a augmenté.
Ces perspectives incertaines pèsent sur les entreprises comme sur les salarié·e·s et augmentent la précarité.
Nous avons heureusement pu compter sur la solidarité des Brestoises et des Brestois et sur l’engagement citoyen, de nos agent·e·s d’une part, et de nos conctioyen·ne·s de l’autre, avec nombre d’initiatives salutaires.
Des marges de financement nécessaires
Le choix proposé de recourir à l’emprunt pour permettre à la fois le bon fonctionnement des services publics locaux et la capacité à investir dans l’avenir est un bon choix, d’autant plus que nous sommes dans une période où les crédits sont à taux quasi-nuls.
Les niveaux des taux d’intérêts justifient par ailleurs d’exiger des organismes financeurs des garanties sociales et environnementales.
Des mesures envers les plus fragiles
La bonne santé financière de la Ville ne doit pas masquer l’importance des dépenses de fonctionnement qui permettent d’agir au quotidien envers les publics les plus fragiles, de redonner de l’espoir et des perspectives à la jeunesse, de faire vivre la culture au quotidien (spectacles, éducation populaire, …), et plus largement, par un soutien qui devra être renforcé, de faire vivre le monde associatif, élément essentiel du tissu social dans lequel nous voulons vivre.
Parmi nos concitoyen·ne·s durement touché·e·s par cette crise, nous pensons particulièrement à la jeunesse, quasiment privée de cours à l’université depuis plusieurs mois, qui voit ses horizons bouchés, son isolement renforcé et au sein de laquelle on a vu la pauvreté, voir la misère, se renforcer. C’est une des raisons pour lesquelles nous souhaitons la mise en place d’un revenu d’existence universel pour les jeunes.
L’écologie est plus qu’indispensable aujourd’hui.
Parce que nous voulons que la réponse aux crises que nous traversons redonne de l’espoir à notre jeunesse et à l’ensemble de la population, il est essentiel que se développent avec le soutien actif de la collectivité :
- les circuits courts et la résilience alimentaire,
- les transports décarbonés et les mobilités actives,
- la végétalisation des espaces urbains,
- l’amélioration de la qualité de l’air.
Et bien d’autres choses, sans oublier que l’écologie est aussi vecteur de solidarité, de justice sociale : nous pouvons penser au chèque eau, à la rénovation thermique des bâtiments, aux jardins partagés, …
Nos financements et nos actions doivent être pensés à l’aune de l’écologie. Il est plus que temps d’écarter les grands projets inutiles, polluants et destructeurs pour la biodiversité, comme ont su le faire nos collègues de l’agglomération de Rouen, hier soir, lors de leur conseil métropolitain, avec l’abandon d’un projet de voie de contournement de leur agglomération. D’autres suivront, l’époque n’est plus à ces chantiers gigantesques.
L’intérêt d’un budget carbone
En ce sens, et puisque nous débattons aujourd’hui sur le budget, une des mesures qui permettra de donner à notre action une efficacité en matière de transition écologique est la mise en place d’un budget carbone, comme nous nous y sommes engagés.
Nous pourrons ainsi faire en sorte que Brest joue pleinement son rôle pour limiter les impacts du changement climatique et offre un cadre de vie de qualité à ses habitant·e·s.
Ce budget carbone, directement lié au budget financier, nous permettra de fixer des objectifs clairs de réduction de nos émissions de CO2. Il sera analysé annuellement et permettra d’évaluer l’efficacité de nos politiques publiques mises en œuvre pour lutter contre le dérèglement climatique.
En cela, nous devrons agir différemment du gouvernement qui n’a réussi à atteindre ses objectifs qu’en rabaissant les ambitions associées à la stratégie nationale bas carbone.
Remerciements aux agent·e.s de la collectivité
A ce sujet, un dernier mot : les élu·e.s écologistes souhaitent adresser leurs sincères remerciements aux agent·e·s de la collectivité qui, dans ce contexte de crise, ont assuré la continuité du service public, ont montré leur force de travail et leur engagement personnel. Ils et elles sont impacté·e·s au premier chef par les orientations budgétaires, et la crise nous a rappelé que leur action est fondamentale pour les Brestoises et les Brestois.
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