Propos introductifs

Intervention de Ronan Pichon, au nom du groupe des élu·e·s écologistes, lors du conseil de métropole du 17 septembre 2020.

Propos introductifs

Je dirai quelques mots sur la question de l’impact économique et social de la crise sanitaire que nous traversons.

L’OMS prévient que cette crise sanitaire va durer encore longtemps. Ses conséquences économiques et sociales sont donc encore largement à venir. L’espoir que certain·e·s avaient pu formuler de voir la chose disparaître au cours de l’été s’est avéré trompeur. Le gouvernement au premier chef n’a pas su voir venir ce retour en masse de l’épidémie de COVID19 sur l’ensemble du territoire français depuis cet été.

Ces conséquences seront donc longues à apparaître et perdureront dans le temps. Dans ce contexte très difficile, il est important de faire des efforts pour soutenir ou au moins pour éviter l’effondrement de l’économie locale. Les actions que nous avons menées à la ville et à la métropole et que d’autres mènent en parallèle trouvent alors tout leur sens. Mais au-delà de mesures de soutien pour éviter que les choses ne s’effondrent, ce devrait être l’occasion de nous donner les moyens de construire une économie qui soit réellement une économie d’avenir, respectueuse des femmes et des hommes qui travaillent et qui consomment, respectueuse de la planète qui est aujourd’hui bien menacée.

M. Cotanea parlait d’écologie punitive : en ce moment la côte ouest des États-Unis vit un événement d’écologie punitive puisqu’elle est en train de brûler littéralement. Il y a six mois c’était en Australie que se déchaînaient des incendies terribles et inédits. Au cours de l’été, il y a eu autour du bassin de Quimper 150 000 personnes qui ont été privées d’eau potable pendant plusieurs jours : c’est ça l’écologie punitive. C’est quand on oublie de prendre en compte les dégâts à l’environnement : il y a des conséquences.

Nier les conséquences d’une activité économique débridée et irrespectueuse de l’environnement c’est faire preuve d’aveuglement.

Sur le dossier de la 5G, le premier des Français·es à avoir adhérer à l’idée d’un moratoire sur le déploiement de la 5G, c’est Emmanuel Macron, président de la République qui, face à la Convention Citoyenne pour le Climat avait dit qu’il retenait toutes leurs mesures sauf trois. Parmi les mesures retenues, il y avait donc la demande d’un moratoire sur le déploiement de la 5G, le temps que l’on dispose des résultats de l’étude de l’ANSES. Si M. Macron, avant l’été, acceptait l’idée d’un moratoire de quelques mois sur le déploiement de la 5G, mais, rentrant de vacances, se met à fustiger la position qu’il avait accepté deux mois auparavant, je trouve cela d’une inconséquence grave.

Nous allons avoir 1, 2, 3, 4, 5, 10 plans de relance. Je ne sais pas combien il y en aura parce que la crise économique et sociale nous n’en verrons pas le bout tout de suite. Je pense que les moyens mis dans le plan de relance devraient être entièrement consacrés à la transition écologique et à la transformation écologique dans les entreprises. Ainsi, à la fin de cette crise, pourrait émerger une économie reposant enfin sur des bases saines.

Or, on voit que cette crise sanitaire a été l’occasion pour le gouvernement de supprimer des taxes sur les entreprises et de diminuer les contraintes environnementales. L’usage des néonicotinoïdes a été ré-autorisé dans l’agriculture. Les épandages de pesticides ont été autorisés jusqu’au pied des maisons, à côté de champs cultivés. Les contraintes environnementales et réglementaires qui pèsent sur l’aménagement de certaines zones industrielles ont été allégées. Sur Brest métropole nous sommes concernés pour la zone de Lavallot.

Je trouve cela dommage que M. Macron et son gouvernement utilisent le contexte de la crise pour affaiblir les contraintes et les réglementations environnementales et je trouve que c’est un bon exemple de l’écologie punie par ce gouvernement.


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