Nathalie Chaline – Intervention au sujet de la convention avec la Chambre d’Agriculture

Nathalie Chaline est intervenue au sujet de la délibération proposant de prolonger la convention avec la Chambre d’Agriculture de Bretagne, pour apporter son soutien aux filières biologiques.

Délibération 15 : Chambre d’Agriculture de Bretagne – Approbation du projet de convention-cadre pluriannuelle de partenariat entre Brest métropole et la Chambre d’Agriculture de Bretagne

M. le Président, chers collègues,

Il nous est proposé de prolonger la convention avec la Chambre d’Agriculture de Bretagne. Comme la délibération le rappelle, l’agriculture est largement présente sur le territoire métropolitain et constitue un acteur économique incontournable.

En ce sens, nous reconnaissons la pertinence d’un partenariat entre Brest Métropole et la Chambre d’Agriculture sur les sujets de foncier agricole, de développement économique, ou dans le cadre de programmes tels que le Projet Alimentaire Métropolitain ou le Plan climat-air-énergie.

Aussi, nous sommes convaincus que l’agriculture a un grand rôle à jouer dans la transition face aux enjeux climatiques, le captage du carbone, la préservation de la biodiversité et de la ressource en eau notamment. Promouvoir l’accès à une alimentation de qualité à toutes et tous et rapprocher production et consommation “du champ à l’assiette” sont des projets que nous soutenons.

Néanmoins, si la convention précise que “la Chambre d’Agriculture représente l’ensemble des agricultures”, nous déplorons l’absence quasi-totale de référence aux pratiques d’agriculture biologique qui répondent à tous ces enjeux.

L’actualité nous montre que cet oubli est bien plus large. Le Monde titrait le 25 février : “L’agriculture biologique, grand oublié du « quoi qu’il en coûte » du gouvernement”. Face à des centaines de millions d’euros versés en soutien à l’agriculture conventionnelle secouée par des crises, l’aide de l’État versée à l’agriculture biologique, elle aussi en proie à une crise avec une baisse soudaine des ventes, est dérisoire. Aucune mesure de gestion de crise n’a été annoncée. Le soutien apporté à cette filière est très loin de répondre aux enjeux fixés au niveau national : atteindre 18 % de surface agricole utile cultivée en bio en 2027, contre plus de 10 % aujourd’hui, et une part de 20 % de bio dans la restauration collective.

Au niveau local, la Confédération paysanne, Eau et rivières de Bretagne et le Collectif de soutien aux victimes de pesticides de l’Ouest nous alertent sur la situation des filières en Bretagne. Le constat est terrible : si rien n’est fait en urgence, ce sont plus d’une centaine d’exploitations, rien que pour les secteurs porcins et aviaires, qui pourraient mettre la clé sous la porte d’ici l’été.

La Confédération Paysanne demande à l’État une aide d’urgence de 15 000 € par agriculteur bio. De son côté EELV appelle toutes les collectivités à jouer leur rôle pour pérenniser la filière à travers leur commande pour la restauration collective. L’occasion ici de rappeler que la majorité municipale a porté et porte des filières paysannes bio et locales pour nourrir les enfants dans nos écoles républicaines, avec des repas composés à 70 % de produits issus de l’agriculture biologique et un objectif d’arriver à 80 % d’ici la fin du mandat.

C’est un engagement fort de notre territoire, et la métropole a également son rôle à jouer au travers du Projet Alimentaire Métropolitain. Parce qu’une alimentation durable et de qualité doit être accessible à toutes et tous. Je laisserai sur ce sujet ma collègue Christiane Migot compléter.

Merci de votre attention.