Glen Dissaux – Intervention sur le Budget Primitif de Brest Métropole

Budget Primitif 2023 : Découvrez l’intervention de Glen Dissaux lors du Conseil de Métropole du 24 mars 2023.
 » Face aux nécessaires transformations, il s’agit de mesurer, d’anticiper et de mettre les lunettes du changement climatique quand on lit notre budget.« 

Délibération n°2 : Budget Primitif 2023

Ce lundi 20 mars, les experts du GIEC ont rendu publique la synthèse de leur 6ème rapport sur l’évolution du climat. Je vous en donne trois conclusions si vous n’avez pas eu le temps de le lire :

  • La certitude absolue de l’origine humaine du réchauffement climatique
  • Le fait que le réchauffement climatique est déjà la cause de nombreuses conséquences dramatiques, en France comme dans le reste du monde
  • Et le fait que chaque dixième de degré supplémentaire évité compte pour limiter les effets.

Sur notre territoire, on commence à bien voir les incidences du changement climatique : des épisodes pluvieux très intenses en hiver, des sécheresses en été, la préservation de la ressource en eau va devenir un enjeu crucial, central pour l’avenir du territoire. Il y aura aussi le risque de submersion marine, et les conséquences de facteurs plus globaux tant sur les mouvements de populations, les prix et la disponibilité des matériaux, l’approvisionnement alimentaire, par exemple.

Ce que nous dit aussi le rapport du GIEC, c’est qu’on peut encore limiter le réchauffement climatique, en agissant, dès maintenant. Pas en 2040, pas en 2030, aujourd’hui.

Et aujourd’hui, nous votons le budget 2023 de la métropole. Je ne reviendrai pas dessus en détail, les chiffres ont été présentés, et les écologistes partagent la stratégie budgétaire :

  • Préserver la qualité du service public (alors que la doctrine du gouvernement est de le désosser méthodiquement)
  • Conserver une bonne capacité d’autofinancement et avoir un niveau d’investissement élevé
  • S’endetter, c’est important, normal, nécessaire de s’endetter, à un niveau soutenable.

Ce qu’il nous faut réussir à faire, désormais, pour continuer à préserver le cadre de vie dans la métropole, c’est juger collectivement de l’opportunité de nos dépenses, d’investissement bien sûr mais aussi de fonctionnement, de leur impact, sur nos objectifs de développement durable, sur le climat, sur les inégalités sociales, sur l’égalité femmes-hommes.

Il ne faudrait pas aggraver les vulnérabilités en investissant dans des futurs déjà obsolètes.

Choisir d’investir dans des projets qui contribuent à la transformation écologique du territoire, à la neutralité carbone, à la préservation des ressources et du vivant et à l’adaptation au changement climatique, c’est ce qui permettra à la métropole d’être un territoire encore habitable proposant un cadre de vie agréable aux générations futures.

On se félicite évidemment :

  • Du lancement des travaux de la 2e ligne de tram et du bus à haut de niveau de service, structurant pour la métropole
  • De la poursuite des aménagements du plan vélo et en faveur des mobilités douces, même si on a encore énormément de retard par rapport aux autres métropoles.
  • De l’extension du réseau de chaleur
  • De la transition du parc de bus vers l’électrique
  • Du financement des actions de préservation de la ressource en eau, la déconnexion des eaux pluviales du réseau d’assainissement, …

Nous pouvons être encore plus agiles et proactifs, dans les mobilités douces, dans le déploiement des énergies renouvelables (le photovoltaïque évidemment), la gestion des espaces naturels, la lutte contre les pollutions de l’eau, de l’air, etc.

Faire les bons choix c’est aussi être capable de faire différemment, d’innover, de remettre en cause, puisque notre niveau de connaissance et de vulnérabilité a changé : de faire marche arrière sur des projets qui, on le sait, vont à contre-sens de l’histoire, des enjeux climatiques et sociaux : On doit viser la sobriété foncière, énergétique, financière.

Et donc, lançons dès maintenant, pour être prêt pour le prochain exercice budgétaire, le travail autour du budget carbone, ou budget vert, comme ça se fait partout maintenant, (en même temps d’ailleurs que le budget genré, on a vu Rennes Nantes ou Strasbourg récemment s’y mettre : avec la question : en quoi la dépense publique agit sur l’égalité femmes/hommes ? Avec la question sur le climat on pourrait étendre à la lutte contre la pauvreté pour être en phase avec les ODD).

Ainsi, avec le budget carbone, chaque dépense est aussi analysée à l’aune de son impact sur notre environnement, sur notre qualité de vie, sur le climat. Et cela permet d’avoir une vraie transversalité et une efficacité en la matière. On saura quel pourcentage de nos investissements contribuent à la transition écologique et énergétique de la métropole et répond aux enjeux climatiques.

Il faut nous préparer, préparer le territoire et les acteurs économiques, les habitants, car on est, et on sera de plus en plus, quotidiennement, confrontés à ces grands changements, qui impactent directement et très concrètement tout le monde. Face aux nécessaires transformations, il s’agit donc de mesurer, d’anticiper et de mettre les lunettes du changement climatique quand on lit notre budget.