Cet été, la Chambre Régionale des Comptes de Bretagne a sorti son cahier territorial n°2, intitulé : « La gestion quantitative de l’eau en période de changement climatique ». Dans le même temps, l’Adeupa a publié une note d’analyse : « L’eau, une ressource fragile dans l’ouest breton ». Deux documents à regarder de près, pour mieux comprendre les enjeux de la ressource en eau et cibler les politiques publiques à mettre en place pour la préserver.
La pointe bretonne n’est pas à l’abri des tensions hydriques : les ressources disponibles sont essentiellement des eaux de surface (rivières, lacs et retenues). Elles sont donc vulnérables aux sécheresses et pollutions, notamment d’origine agricole.
Dans le contexte du changement climatique, la sécheresse de l’été 2022 qui a mis en tension l’approvisionnement de l’eau en France et dans l’Ouest breton n’est pas une anomalie. Le phénomène va s’intensifier. Les projections sur le territoire concluent à un fort impact d’ici 2070, avec notamment une augmentation des températures de l’air et de l’eau, une baisse des précipitations en été, une hausse de l’évapotranspiration, des épisodes de sécheresse plus fréquents, une eutrophisation des cours et plans d’eau, une baisse des débits des cours d’eau de 10 à 40 %, et une élévation du niveau marin.
Dans le même temps, la pression sur la ressource augmente : augmentation de la population, activités économiques consommatrices, insuffisance des captages agricoles en période sèche.
Le risque : un effet ciseau entre des besoins croissants et des ressources en diminution qui entrainera une vulnérabilité forte, notamment dans le sud et l’est de la Bretagne.
De plus, le changement climatique en venant réduire le débit des cours d’eau et augmenter les périodes d’étiage a pour conséquence d’augmenter les concentrations de pollutions dans l’eau et donc détériorer la qualité de l’eau. Autre conséquence, la sécheresse souterraine peut induire un phénomène d’intrusion d’eau salée pour les captages proches du littoral, le rendant définitivement impropre à la production d’eau. Ce phénomène est par ailleurs favorisé par la montée du niveau de la mer.
Face à ces risques, que faire, comment agir ?
La sobriété est la première mesure préconisée dans ces deux rapports pour réduire la vulnérabilité du territoire au manque d’eau. Elle doit être individuelle et collective mais aussi structurelle et non ponctuelle pour s’affranchir durablement de situations de crise.
Également, la protection et la sauvegarde des ressources actuellement exploitées doit être une priorité. La mise en œuvre de solutions techniques doit s’inscrire dans une réflexion globale.
La Chambre Régionale des Comptes recommande aussi que les documents de planification, d’aménagement et d’urbanisme tiennent compte de la soutenabilité des hypothèses de développement du territoire au regard de la ressource en eau et intègrent la gestion quantitative de l’eau.
Brest Métropole n’est donc pas épargné par ses préoccupations. Nathalie Chaline, vice-présidente Eau et Assainissement à la métropole et présidente d’Eau du Ponant.
Sensibilisée à ces enjeux, Nathalie Chaline, élue écologiste à Brest Métropole, Vice-Présidente à l’Eau et l’Assainissement, à l’alimentation durable et à l’économie des transitions, porte, avec les services concernés, ces préoccupations au cœur de l’action sur le territoire.
Pour en savoir plus sur la problématique de l’eau en Bretagne, retrouvez les rapports de la CRC et de l’Adeupa ici :
- Cahier territorial n°2 de la Chambre Régionale des Comptes de Bretagne, « La gestion quantitative de l’eau en période de changement climatique ».
- Note d’analyse n°3 de l’Adeupa, « L’eau, une ressource fragile dans l’ouest breton ».
- Résumé de la conférence annuelle organisée par Océanopolis et Brest Métropole dans le cadre de la journée mondiale de l’eau du 22 mars 2023