En liminaire du Conseil Municipal du 10 décembre 2024, Marion Maury, adjointe à l’Action Sociale, a souhaité revenir sur les chiffres relatifs à la pauvreté publiés par l’Observatoire des Inégalités.
» Monsieur le Maire, cher-e-s collègues,
On entend un discours qui oppose la pauvreté en ruralité et la richesse des villes. Ce discours participe parfois à justifier des baisses de soutien financier au motif d’un rééquilibrage nécessaire ou des ponctions financières ciblées sur les grandes villes. L’ancien gouvernement lui-même le sous-entendait dans son projet de ponction des recettes de 450 plus grandes collectivités dont Brest fait partie, pour son feu projet de budget pour 2025.
Ce discours est battu en brèche par la réalité des chiffres.
Vous avez sans doute vu les résultats de l’Observatoire des inégalités, et le très éclairant, je dois dire, dossier du télégramme à ce sujet. La conclusion du directeur de l’Observatoire est sans appel. Si on se réjouit d’apprendre que la Bretagne est la deuxième région la moins pauvre et inégalitaire de France, l’Observatoire indique aussi massivement la population pauvre vit dans les villes, une majorité dans les grandes villes comme la nôtre. Les personnes pauvres en Bretagne se concentrent en effet en nombre à Rennes, Brest, Lorient et Saint-Brieuc.
On en conclut que la solidarité, est donc bel et bien le pendant logique de l’attractivité du dynamisme urbain et des fonctions de villes métropolitaines. La ville est un espace d’opportunité. Elle joue donc un rôle pour le Finistère d’accueil et d’organisation des solidarités pour les Finistériens qui en ont besoin. Jeunes, étudiants, apprentis familles monoparentales, exilés, chercheurs d’emploi chercheurs de formation ou de logement social.
Ces résultats viennent corroborer notre engagement résolu et les nombreux projets que nous conduisons.
Vous avez Monsieur le Maire, récemment posé la première pierre du futur nouveau foyer du port pour les sans abri. Ce projet permettra d‘ouvrir le foyer à la mixité, nous y travaillerons. Il participera donc en plus à la promotion de l’égalité femme-homme, et très concrètement nous verrons au premier semestre 2025 se développer aussi de nouveaux lieux de solidarité alimentaire dont Brest a besoin. Épicerie solidaire de la Croix-Rouge sur la rive droite, épicerie en mixité à Pontanézen. Nous sommes heureux d’ailleurs que celle de Quizac réouvre bientôt place Napoléon I à Bellevue, en attendant de s’installer dans les locaux que la ville a acquis pour elle.
Ces actions viennent en complément de ce que nous avons renforcé : l’accessibilité des cantines scolaires pour les enfants des familles les moins aisées mais Émilie en parlerait mieux que moi. Nous aurons en 2025 aussi le plaisir d‘inaugurer le CCAS rénové et présenter un projet territorial des solidarités, qui a été coconstruit avec les partenaires, les habitants et les associations. La plupart de nos actions en matière de solidarité se font d’ailleurs bien avec les associations.
Je souhaiterais donc conclure en soulignant le travail remarquable autour des Assises de la vie associative et de l’éducation populaire, et féliciter les associations, les services de la collectivité et notre collègue Éric Guellec pour cette réussite. Son point d’orgue, il l’a souligné, la charte d’engagement réciproque qui sera proposée entre la Ville et les associations. Elle inclut un volet solidarité à l’égard des publics mais aussi un volet solidarité entre les associations.
Au fond, cela a été résumé par un des intervenants samedi avec son œil d’artiste, il a lancé : « l’amour est un projet politique ». C’est un bien joli résumé de programme, très sérieux quand on y pense. Le mépris ou la suspicion à l’égard des pauvres n’y ont certainement pas leur place. L’émancipation collective de la pauvreté oui et ô combien.
Retrouvez les vidéos des interventions au Conseil Municipal ici.