Gwendal Quiguer – Intervention sur le Budget Primitif de la ville de Brest

Budget Primitif 2023 : Découvrez l’intervention de Gwendal Quiguer lors du Conseil Municipal du 30 mars 2023.  » A l’heure où les scientifiques du GIEC, qui viennent de sortir la synthèse de leur 6ème rapport, nous exhortent, nous décideurs et décideuses, à agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, la priorité doit être à la sobriété et à des processus de transitions écologique et énergétique justes. « 

Délibération 1 : Vote du Budget Primitif 2023

M. le Maire, cher-e-s collègues,

Il nous est proposé de voter le budget primitif pour l’année 2023.

Nous tenons, comme nos autres collègues de la majorité, à saluer la bonne santé financière de la ville.

Sans entrer dans le détail du budget 2023, les soldes intermédiaires de gestion sont très parlants avec 10.1 millions d’euros d’épargne nette et un ratio de désendettement à 1.9 année.

Les élu-e-s écologistes approuvent également les grandes lignes de la stratégie budgétaire pour 2023 qui nous a été présentée.

Dans un contexte d’inflation forte, cette situation financière de la ville est le fruit de décisions politiques saines et d’une gestion rigoureuse et prudente. Le budget primitif 2023 s’inscrit dans le prolongement d’une tendance favorable permettant d’envisager un avenir plutôt serein.

Cependant, pour nous, élu.e.s écologistes, l’analyse purement financière et sectorielle de notre budget ne suffit plus aujourd’hui. Nous devons nous doter d’outils nous permettant d’analyser l’efficience nos dépenses au vu de des grands enjeux de notre époque, en cherchant à s’améliorer année après année. C’est pourquoi nous plaidons pour l’instauration d’un budget carbone et pour le développement de budgets sensibles au genre.

La mise en place d’un budget carbone est l’engagement 122 de notre programme municipal et nous allons le réaliser sur cette deuxième partie de mandat.

A l’heure où les scientifiques du GIEC, qui viennent de sortir la synthèse de leur 6ème rapport, nous exhortent, nous décideurs et décideuses, à agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, la priorité doit être à la sobriété et à des processus de transitions écologique et énergétique justes.

Cette méthodologie va ainsi nous permettre d’évaluer les éléments du budget au regard de leur compatibilité avec les objectifs de neutralité carbone ou d’adaptation au changement climatique. En analysant nos achats publics au vu de leur empreinte carbone nous seront ainsi à même de voir les domaines dans lesquels nous devons nous améliorer. Nous verrons aussi quelle part de nos dépenses ont un impact positif sur le climat aujourd’hui et demain. On y retrouverait par exemple les dépenses de la ville en matière de rénovation thermique des bâtiments, de végétalisation de l’espace ou encore les repas végétariens, locaux et bio en restauration collective. A l’inverse cela nous permettra d’objectiver nos dépenses qui contribuent au dérèglement climatique, comme les dépenses de fonctionnement dans les fluides et carburants issus d’énergies fossiles, les déplacements des agents et des élu.e.s, ou encore tous les investissements dans de nouvelles infrastructures contribuant à artificialiser les sols.

Pour ce qui est du budget sensible au genre, il est à noter que Brest est pionnière en la matière puisque nous sommes la première ville à avoir adopté une telle méthode en France pour ce qui concerne le budget de la culture et ce lors du dernier mandat.

La Budgétisation Sensible au Genre conduit à se demander si la répartition des moyens financiers et techniques de la ville est équilibrée entre les femmes et les hommes. La question concerne aussi bien les artistes et structures qui conçoivent les activités culturelles, que le public qui prend part aux événements.

La réponse est bien évidemment que des inégalités existent et sont plus ou moins marquées selon les domaines. Ainsi en 2017, pour ne prendre que quelques exemples parlants, sur les livres acquis par les médiathèques seuls 38% avait été écrits par des autrices, dans les spectacles du conservatoire il y n’avait aucun morceau écrit par une autrice-compositrice et à la Carène on ne retrouvait que 20% de femmes sur scène.

C’est ce travail très précis qui nous a permis de mettre en place une feuille de route partenariale 2020/2026 avec les différentes structures culturelles brestoises. Ainsi, et pour garder le même exemple, on peut voir que La Carène comptait déjà 25% de femmes sur scène lors de la validation de ce plan et vise la parité d’ici la saison 2024/2025.

J’espère avoir pu vous convaincre de l’intérêt que peuvent revêtir ces méthodologies et que nous pourrons les étendre. Il serait ainsi particulièrement intéressant de développer un budget sensible au genre pour notre politique sportive et nous pourrions également nous pencher sur une méthode nous permettant d’analyser l’efficience de nos dépenses pour ce qui concerne lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités sociales.

Je vous remercie.