Régimes : et si on se trompait sur le bien-manger ?

Qui n’a jamais voulu restreindre, contrôler, changer son alimentation pour perdre du poids ? Pendant le mois de l’alimentation durable, impossible de passer à côté du sujet des régimes et de leurs effets sur la santé. Ville et Métropole ont organisé deux évènements en partenariat avec l’antenne brestoise du G.R.O.S (Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids) pour aborder les régimes, prendre conscience de la grossophobie ambiante et mieux comprendre ce qu’est le bien-manger.

Un lundi de la santé consacré aux régimes

Le lundi 3 avril 2023, c’était un « lundi de la santé » spécialement conçu dans le cadre du mois de l’alimentation durable. Son thème « les régimes : pourquoi font-ils grossir ?« . Nathalie Chaline, Vice-Présidente de la métropole à l’alimentation durable, invitée par Fragan Valentin-Lémini, maire adjoint à la santé à la ville de Brest, a présenté pour l’occasion le programme du mois et a rappelé les ambitions de la métropole en matière d’alimentation durable :

Face à l’inflation, aux différentes crises, il est important de mener
des politiques publiques pour l’accès à une alimentation saine et
durable. Se nourrir correctement et dignement est un besoin et un droit universel.

Nathalie Chaline, Vice-Présidente à l’alimentation durable
Retrouver l’introduction de Nathalie Chaline au lundi de la santé

Au cours de la conférence, Katell Magoarou Guérin, diététicienne nutritionniste responsable de l’antenne brestoise du G.R.O.S et Catherine Vackrine, endocrinologue, sont venues décortiquer la complexité des comportements alimentaires et les mécanismes des régimes. En réponse au carcan social de la minceur, les régimes, sont réalisés bien souvent sans l’accompagnement d’un professionnel.

Dans les faits, les régimes s’avèrent à 80% des cas inefficaces et conduisent à prendre davantage de poids par l’effet « yoyo ». Ils accentuent de fait les risques pour la santé et mettent en situation d’échec les personnes qui tentent de perdre du poids.

Une autre approche de l’alimentation

Les professionnel-le-s du G.R.O.S proposent un travail sur le comportement alimentaire : apprendre à remettre le plaisir au cœur de l’acte alimentaire, en se mettant à l’écoute de ses sensations, et à réguler les envies de manger émotionnelles. Pour que manger redevienne un acte naturel et convivial.

Hors des discours habituels, les professionnelles du G.R.OS invitent à se défaire des préjugés. Renouer avec soi, être à l’écoute de son corps, considérer qu’il nous fait part de ses besoins. Bien-manger, ce serait avant tout apprendre à manger en conscience. Une conférence passionnante à retrouver ici : « les régimes, pourquoi font-ils grossir ? »

Gros.se et alors ?

C’est le nom du spectacle détonnant mixant théâtre d’impro, conférence, films courts et témoignages qui s’est tenu au Mac Orlan jeudi 13 avril. Les objectifs de la soirée : comprendre la prise de poids, l’inadaptation des méthodes, la grossophobie. Des sujets graves abordés avec une pointe de légèreté grâce au théâtre d’impro.

Casser les préjugés

Les conférencières diététiciennes membres du G.R.O.S s’attachent à déconstruire un certain nombre de postulats largement véhiculés dans la société. Non, tout le monde ne peut pas maigrir. Non, il n’y a pas d’aliments « grossissants » et d’autres « amaigrissants ». Et enfin, Non, le contrôle de son alimentation ne peut se maintenir durablement.

Prendre conscience de la grossophobie ambiante

Deux personnes en situation d’obésité ont pu témoigner de leur quotidien dans une société hostile à leur égard, où rien n’est pensé, dans l’espace public, dans les commerces, les transports en commun, même dans les structures de soins, pour les « gros.ses ». Les personnes ne se sentent pas désirables dans la société. Les impacts psychologiques de cette exclusion voire même parfois d’une forme de culpabilisation sont nombreux : isolement social, dépression. Un mal être qui amplifie le refuge dans la nourriture. Le cercle vicieux est lancé.

Pour une alimentation durable, saine pour toutes et tous

En 2020, le surpoids concernait plus de 38% de la population mondiale et touche de plus en plus de personnes. L’obésité entraîne une augmentation des maladies chroniques associées : diabète, maladies cardio-vasculaires, certains cancers.. Notre société n’apporte pas aujourd’hui de réponse à la hauteur.

Si les causes de l’obésité sont multifactorielles et varient d’une personne à l’autre, les facteurs sociaux conduisant à une alimentation inadaptée jouent pour une part importante.

Les écologistes militent pour l’accès à toutes et tous à une alimentation saine durable via notamment la création d’une sécurité sociale alimentaire à l’instar de la sécurité sociale en matière de santé. Cette nouvelle institution permettrait de garantir un droit effectif à l’alimentation tout en répondant aux enjeux de l’urgence climatique et environnementale, ainsi que des liens entre alimentation et prévention santé.

Ces deux évènements organisés dans le cadre du Projet Alimentaire Métropolitain ont permis de sensibiliser les habitant-e-s de la métropole mettant en relief les enjeux de l’alimentation durable vis à vis de la santé et pour une société réellement inclusive.