L’homophobie n’est pas une opinion, c’est un délit

Communiqué de presse du 17 mai 2023

Aujourd’hui, 17 mai 2023, c’est la journée internationale de lutte contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie. Nous fêtons aussi les 10 ans du mariage pour toutes et tous en France.

On mesure le chemin à parcourir pour une société inclusive et sans discrimination au regard des réactions catastrophiques du monde du football à l’occasion de l’opération de la Ligue de Football professionnel (LFP) de lutte contre l’homophobie en partenariat avec plusieurs associations le week-end dernier.

Une poignée de joueurs professionnels a refusé de porter le maillot aux couleurs arc-en-ciel en soutien aux personnes LGBTQIA+ victimes de discrimination. Eric Roy, l’entraineur du stade Brestois (qui a expliqué depuis que ces propos avaient été “mal compris”) a jugé du “mauvais timing” de cette journée et ajouté “chacun a ses opinions”. Bruno Genesio, l’entraineur du stade Rennais, n’estime “pas nécessaire de faire une journée contre l’homophobie”. 

L’homophobie n’est pas une opinion, c’est un délit. Qu’il faut punir. Les joueurs qui refusent de jouer lors de ces journées doivent être sanctionnés. Et les chiffres illustrent le besoin de journées de sensibilisation, de plus de moyens dédiés et d’un plan ambitieux.

Ces réactions sont dramatiques pour celles et ceux qui luttent au quotidien contre les actes homophobes. A l’image de la société en général, le monde du football est loin d’avoir pris la mesure du sujet. La haine contre les personnes LGBT+ reste « ancrée » dans la société française, s’est alarmée SOS Homophobie, dans son rapport annuel publié mardi.

Car l’homophobie tue. On a en mémoire le drame récent du suicide de Lucas, 13 ans, victime de harcèlement homophobe. La haine envers les personnes LGBTQIA+ ne recule pas d’après le rapport de SOS homophobie 2023. Au contraire, celui-ci révèle une hausse de 28 % des agressions physiques à l’égard des personnes LGBTQIA+ recensées entre 2021 et 2022. En moyenne, une agression tous les 2 jours.

La loi a doucement évolué pour reconnaitre le caractère aggravant des violences et discriminations à l’encontre des personnes LGBTQIA+. De même, après des années de lutte et une mobilisation forte et sans faille d’EELV, de nouveaux droits ont été acquis par les personnes comme le mariage pour toutes et tous dont nous fêtons les 10 ans aujourd’hui. Il faut se réjouir de ses évolutions, militer encore pour rendre ces droits effectifs et agir dans tous les secteurs de la société, à commencer par le football professionnel, source d’inspiration pour de nombreux jeunes.

Les collectivités locales ont aussi leur rôle à jouer : Les subventions sportives annuelles accordées par la ville de Brest, au Stade Brestois par exemple, sont assorties d’engagements pris, parmi lesquels, notamment “sensibiliser ses membres, les supporteurs et supportrices à la lutte contre la xénophobie, l’homophobie, le sexisme et le racisme”. Le prochain vote à ce sujet aura probablement lieu lors du prochain conseil municipal en juin. Les élu.e.s écologistes seront attentifs au rapport fourni par l’association retraçant leurs actions en la matière.