Ligne aérienne Brest Orly : Les finances publiques n’ont pas vocation à soutenir l’aérien

Communiqué de presse, le 12 mai 2023

La compagnie aérienne Céleste sollicite une aide exceptionnelle de 500 000 € de la part de Brest Métropole pour la liaison aérienne Brest-Orly, sur laquelle le Conseil Régional est appelé à se prononcer. Les élu.e.s Écologistes de Bretagne et de Brest Métropole s’opposent à ce projet, alors qu’une alternative de moins de quatre heures en train existe.

Au petit jeu des comparaisons entre le train et l’avion, on ne peut pas dire que le tableau soit flatteur pour l’aérien. Depuis 2017 il est possible avec la SNCF de faire le trajet Brest-Paris en 3h30 (Selon Sncf connect les durées vont de 3h34 à 4h10 pour l’aller et de 3h29 à 4h11 pour le retour), et jusqu’à 3h15 pour le trajet minimal. Si le trajet en avion s’effectue en 1h20 en avion depuis l’aéroport de Brest ou d’Orly, le temps de trajet pour ensuite rejoindre le cœur de ces villes, les place sur un plan équivalent par rapport au train. Sur le plan du bilan carbone en revanche, les deux options sont tout bonnement incomparables: pour ce voyage un breton émettra 1,9 kg de CO2 par le rail, contre 60x
plus pour l’avion (120kg de CO2).

Pour Glen Dissaux, vice-président de Brest Métropole en charge du Plan Climat

Ce soutien indécent va à l’encontre de tous les engagements climatiques du territoire. La desserte et l’accessibilité de Brest et de la pointe bretonne sont des enjeux cruciaux. Assurer la liaison avec Paris, et notamment la possibilité de faire l’aller-retour dans la journée, est l’un des points centraux de ce sujet. Nous militons de longue date pour l’amélioration de la desserte ferroviaire depuis Paris : des horaires plus adaptés, plus de fréquence, des services de qualité.

La compagnie Céleste argue que pour les voyages d’affaires l’avion est la seule option permettant de faire l’aller-retour dans la journée, les élu.e.s écologistes dénoncent cette vision passéiste des déplacements professionnels. De très nombreuses entreprises permettent aujourd’hui le télétravail, et ont recours aux visioconférence qui impliquent des économies, un gain de temps, et moins d’émissions de CO2. Ce n’est pas à la collectivité et indirectement aux contribuables de payer pour ceux qui veulent conserver des pratiques d’un autre temps et qui représentent une minorité. De plus, il y a une compagnie (Chalair), qui exploite actuellement la ligne et on voudrait en financer une autre ? Alors que le financement public de la ligne Quimper-Orly va légitimement cesser, il faut en faire de même pour le Brest-Orly.

Pour Loïc Le Hir, vice-président de la commission mobilités du Conseil Régional de Bretagne

Désenclaver les territoires passe par des solutions à l’épreuve du temps, et du changement climatique. Pour permettre le désenclavement de la pointe bretonne, nous devons soutenir une
augmentation de la fréquence des trains entre Brest et Paris et une plus grande amplitude horaire, plutôt que la création d’une nouvelle compagnie aérienne.

La liaison entre Brest et Paris ne doit pas pour autant faire oublier les transports du quotidien. Pour les écologistes, la priorité doit être le déploiement et l’amélioration de solutions de proximité autour du train, du bateau, et du car, le réseau Breizhgo et tout particulièrement le TER sur tous les territoires en Bretagne.


Loïc Le Hir, vice-président de la commission mobilités du Conseil Régional de Bretagne

Claire Desmares, présidente du groupe Les écologistes de Bretagne

Ronan Pichon, président du groupe Écologistes

Glen Dissaux, vice-président de Brest Métropole en charge du Plan Climat et président du groupe des élu.e.s écologistes de Brest : Marion Maury, Gwendal Quiguer, Nathalie Chaline, Ronan Pichon, Gaëlle Morvan.

Ce communiqué est paru le 15 mai dans les pages du Télégramme.

Retrouvez les autres interventions du groupe sur le sujet :

Brest-Orly : moins d’avions, plus de trains

Suppression de la liaison aérienne Brest – Orly