Intervention de Glen Dissaux lors du Conseil de Métropole du 6 octobre 2023 au moment du vote de la décision modificative du budget.
Une décision modificative validée à une exception près
» Cette décision modificative ne nous pose pas de souci particulier en soi, puisqu’elle traduit, en termes budgétaires, les délibérations adoptées par notre assemblée. Cela en modifiant le budget, parce qu’il y a toujours des choses qu’on ne peut pas prévoir ou qui évoluent au cours de l’exercice budgétaire.
Donc pas de problème, à une ligne près… Puisque cette décision modificative inscrit dans le budget l’avance de 500 000 € à la compagnie aérienne privée Céleste.
Nous nous sommes prononcé-e-s en bureau de métropole, on a voté contre, nous regrettons juste que ce genre de sujet n’ait pas donné pas lieu à un débat en bonne et due forme, en Conseil de métropole par exemple, on reviendra sur le sujet dans une délibération que nous étudierons tout à l’heure. Je ne vais pas relancer le débat maintenant, mais quelques éléments néanmoins.
Un soutien financier à l’encontre des engagements climatiques
Ce soutien financier à la ligne Brest-Orly va à l’encontre de tous les engagements climatiques du territoire, c’est en contradiction claire avec notre plan climat, notre futur budget carbone et nos objectifs de transition énergétique.
Car, rappelons-le, l’avion c’est 60 fois plus d’émissions de CO2 que le train. Pour lutter contre le réchauffement climatique,
chaque tonne d’équivalent CO2 compte. Le mois de septembre 2023 est la plus grande anomalie climatique mensuelle jamais observée, ce qui a même suscité la réaction de scientifiques qui sont d’ordinaire très mesurés.
L’argument de l’impact sur l’attractivité et la dynamique économique de notre territoire ne nous semble pas avérée, et si les collectivités locales commencent à subventionner l’avion et à intervenir sur ce marché concurrentiel, je ne vois pas comment on peut être crédibles ensuite à demander des investissements lourds pour le ferroviaire. Or c’est bien l’enjeu fondamental : plus de trains, de qualité, plus de fréquence et d’amplitude horaire. Des places réservées pour les brestois sur le Rennes-Paris aussi, vous en savez quelque chose M. le Président.
Refuser l’avion pour une réunion
Et en attendant, ce n’est pas en subventionnant la ligne Brest-Orly mais en allant moins à Paris, ou en train, en regroupant les réunions, privilégiant les visio-conférences, ou alors discutons des centres de décisions et de l’autonomie, puisque c’est un sujet qui passionne en ce moment.
Depuis la fin de la crise sanitaire, 40% des déplacements professionnels en avion ont déjà été remplacés par des visios. La demande aérienne s’érode, la jeunesse ne veut plus entendre parler de ces déplacements courts en avion. Nous sommes convaincus, chers collègues, que ce soutien à une minorité de personnes n’est pas opportune, ne sert pas la population de la métropole, et nous sera reprochée.
Des alternatives pour l’accessibilité de la pointe bretonne
Pour finir sur le sujet, nous nous rejoignons toutes et tous sur un point, on l’a déjà partagé, qui est le véritable enjeu de fond : l’accessibilité de la pointe bretonne. Assurer la liaison avec Paris, et notamment la possibilité de faire l’aller-retour dans la journée, est l’un des points centraux de ce sujet.
Voilà, comme je le disais au début, nous aurions préféré un vote séparé, mais le reste de cette décision modificative comportant des éléments appuyant nos politiques publiques et nos décisions communes, et dans le respect du bon fonctionnement solidaire de notre majorité, pour l’intérêt général, nous tenions à insister sur ce point mais voterons néanmoins cette délibération. «