Nathalie Chaline – Gestion de la ressource en eau

Propos liminaires de Nathalie Chaline, élue écologiste, lors du Conseil de Métropole du 6 octobre 2023.

« La gestion de la ressource en eau sujet à forts enjeux pour notre territoire, à la fois d’un point de vue quantitatif et d’un point de vue qualitatif. Les deux sont par ailleurs intimement liés.

Un principe de gestion durable et équilibrée rappelé par le juge

Une actualité nationale récente nous rappelle : l’eau est un bien commun, la ressource en eau doit être gérée de manière durable et équilibrée. Nous, élu-e-s au sein de différentes collectivités, devons faire les bons choix en matière de gestion de la ressource.

Le 3 octobre le Tribunal Administratif de Poitiers a annulé deux arrêtés préfectoraux autorisant la création de quinze retenues d’eau destinées à l’irrigation agricole en Nouvelle-Aquitaine. Le tribunal a pointé que ces projets de « mégabassines » étaient inadaptés face au changement climatique et conclut à, je cite, « une erreur manifeste d’appréciation dans la mise en œuvre du principe de gestion équilibrée et durable de la ressource » définie par le code de l’environnement.

Intervention de Nathlie Chaline lors du conseil de métropole du 6 octobre 2023

La situation dans l’Ouest Breton

Plus localement, deux documents parus cet été ont attiré notre attention. Il s’agit du rapport de l’ADEUPA “l’eau une ressource fragile dans l’ouest Breton” et du cahier territorial de la Chambre régionale des Comptes de Bretagne intitulé “la gestion quantitative de l’eau en période de changement climatique”.

Ces deux documents dressent d’abord l’état des lieux de l’Ouest Breton :

  • C’est une particularité régionale : l’eau que nous buvons provient dans sa grande majorité des rivières ou de retenues d’eau en surface. Ces eaux superficielles sont très sensibles aux pollutions et aux aléas climatiques. Beaucoup plus que les eaux souterraines, qui constituent la ressource principale consommée dans le reste de la France.
  • Une qualité de l’eau qui reste à reconquérir sur de nombreux cours d’eau, en raison de pollutions diffuses importantes, ayant poussé à la fermeture de nombreux captages communaux, et régulièrement mise en péril en raison de pollutions accidentelles.
  • Un contexte de changement climatique qui va accentuer le nombre de sécheresses diminuant la ressource disponible. On y apprend que l’année exceptionnelle de sécheresse de 2022 sera de moins en moins exceptionnelle. Pour celles et ceux qui en doutaient encore, cette année 2022 nous a permis de prendre conscience de la rareté de la ressource, y compris chez nous.
  • Le territoire s’attend à accueillir de nouveaux habitants et cette hausse démographique attendue fera également pression sur la ressource.

Aussi, la hausse de la demande en eau et la raréfaction de la ressource entrainent un effet ciseaux auquel les EPCI, compétents en la matière, doivent être très vigilants pour assurer l’alimentation en eau.

Des pistes pour une gestion adaptée

La bonne nouvelle, c’est que ces documents que je viens d’évoquer, donnent aussi des pistes concrètes à mettre en œuvre par les acteurs publics sur le territoire pour une gestion plus adaptée. En matière de gouvernance, notons l’importance des SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’eau) et des actions des acteurs locaux en faveur de la préservation des cours d’eau, de la préservation et reconstitution de zones humides, et qui contribuent à la qualité de l’eau de baignade et aussi à la “survie” de certaines activités économiques comme la conchyliculture, ce qui concerne de très près notre belle rade de Brest. La coopération des acteurs de différents territoires et au-delà des couleurs politiques est une clé essentielle pour concilier préservation de la ressource et approvisionnement en eau des usagers.

Cette vigilance de la préservation de la ressource doit également se traduire à travers nos documents de planification tels que le SCOT et le Plan local d’Urbanisme dans leurs prospectives en matière d’accueil d’habitants et d’activités économiques plus ou moins consommatrices d’eau.

La métropole est engagée dans cette démarche pour préserver notre ressource en eau. Nous en parlerons un peu plus tard dans cette réunion. Je tiens au passage à rappeler la compétence et l’engagement des acteurs de notre territoire : nos services, Eau du Ponant et le syndicat de bassin de l’Elorn, grâce à qui nous avons une eau jusqu’ici en quantité suffisante et de qualité. Restons vigilant-e-s et mobilisé-e-s pour que cela dure.« 

Pour en savoir plus sur le contenu des documents, retrouvez notre article dédié : gestion quantitative de l’eau.