Conseil de l’alimentation durable

Jeudi 19 septembre 2024 au Rinkla Spadium, 75 personnes participaient au dernier Conseil de l’alimentation durable de Brest Métropole. Au menu : 4 tables rondes thématiques illustrant des actions engagées dans le cadre du Plan Alimentaire Territorial et la synthèse d’une étude sur les coûts cachés de notre alimentation.

La Métropole de Brest est engagée depuis 2021 dans la mise en œuvre du projet alimentaire territorial ou PAT. Le PAT vise à promouvoir et à rendre accessible une alimentation locale, durable et de qualité à toutes et tous. Le Conseil de l’alimentation durable est l’instance de suivi et de discussion entre acteurs prenant part au projet alimentaire de la métropole.

4 tables rondes thématiques

Le conseil s’est ouvert sur la présentation de projets lancés autour de 4 thématiques différentes. A l’issue de chaque présentation, un temps d’échange était prévu. Ainsi, les participant-e-s étaient invité-e-s à faire le tour de chaque table ronde.

Deux sujets autour de la restauration collective

Un première table ronde, animée par Labocéa visait à donner des outils pour soutenir l’application de la loi EGALIM dans toutes les structures et à faciliter l’approvisionnement local. On y apprenait qu’en ce sens, des actions de formation à destination des cuisinier-ère-s en restauration collective sont engagées.

La seconde table concernait Le Grand Repas, cet évènement national auquel Brest participera le 3 octobre prochain. Joseph Oulhen, chef cuisinier du restaurant Les Maraichers, proposera un menu végétarien mettant en valeur les produits du territoire. Ce repas sera servi à plus de 5 000 personnes de la métropole via 18 structures partenaires dont les crèches municipales, le CHU, des collèges, centres sociaux… Entre autres…

Aussi, l’ambition est de montrer qu’on peut proposer en restauration collective un repas sain, local, solidaire, bas carbone… et délicieux !

Valoriser les producteurs et productrices du territoire

A suivre, une autre table sur la production alimentaire : Présentation de l‘exposition « Celles et ceux qui nous nourrissent ». Cette exposition vise à présenter et mettre en valeur les 200 agriculteurs et agricultrices de la métropole. Il est question de présenter ce métier, son importance et sa noblesse, dans la diversité de ses formes d’exercice. Elle sera visible aux Capucins, local des Insolites, à compter du 17 octobre et pour deux semaines. Elle sera ensuite à retrouver dans les différentes communes de la métropole, ou sur des affiches apposées sur mobilier urbain.

L’approvisionnement de l’aide alimentaire

A la quatrième table, Vert Le Jardin, des associations d’aide alimentaire, épiceries sociales et structures d’insertion présentaient leurs dernières avancées. La rencontre des acteurs dans le cadre du PAT a permis notamment de répondre à un besoin de valorisation des produits en fin de vie destinés à l’aide alimentaire. Le surplus de légumes, parfois très abimés, répondant peu aux besoins des assos, la valorisation de ces aliments par un atelier de transformation sous forme de conserves s’est avérée pertinente. Un partenariat avec le CCAS de Brest et l’atelier de transformation alimentaire de l’AGDE s’est ainsi créé en 2023.

Puis, l’association Vert le Jardin a présenté la ferme urbaine de Quellibelle et la Ferme à Raymonde. Celles-ci proposent principalement du maraichage et de l’élevage ovin à destination de structures d’aide alimentaire (épiceries sociales, La Cantoche, foyer du Phare..). Outre ce volet nourricier et production, l’activité des fermes se veut vectrice de cohésion sociale et d’insertion.

Pour terminer, les différents acteurs ont annoncé le lancement du projet de Caisse Commune de l’Alimentation sur la métropole brestoise. Ce dispositif, expérimenté dans d’autres territoires, consiste à permettre à 100 personnes de bénéficier de 150€/mois pour améliorer leur alimentation grâce à des cotisations versées à hauteur des moyens de chacun. Les modalités d’utilisation sont fixées par les parties prenantes à l’opération. Cette caisse commune vise à répondre aux problématiques de santé, d’accès à une alimentation de qualité, de plus juste rémunération des producteurs-trices locaux et de démocratie alimentaire. Premières réunions d’information en octobre 2024 !

« L’injuste prix de l’alimentation »

Enfin, deux membres du Civam ont fait la présentation d’une étude sur le prix de l’alimentation. Quatre associations sont à l’origine de cette étude parue en septembre 2024. Il s’agit du Secours Catholique, du Réseau CIVAM, de Solidarité Paysans et de la Fédération française des diabétiques.

Ainsi, ce collectif a eu recours aux services d’un bureau d’étude pour décrypter notre système alimentaire et chiffrer les conséquences financières de celui-ci.

La question posée est la suivante : Quels sont les coûts réels de notre alimentation pour la société et la planète ?

Par ailleurs, l’étude s’appuie sur des témoignages de terrain. Ainsi, elle trouve un écho particulier dans le Finistère car plusieurs acteurs et habitants du territoires ont contribué à l’étude.

« Les quatre organisations y dénoncent un système qui bloque structurellement la résolution de la triple équation de l’accessibilité sociale, de la durabilité de notre alimentation et de la juste rémunération des producteurs.

Elles démontrent notamment que le prix que l’on paie pour se nourrir ne reflète en aucune manière les coûts pour la société, et invite à repenser en profondeur notre système alimentaire ainsi que la façon dont il est soutenu, notamment par les pouvoirs publics.

Les quatre associations pointent 30 pistes concrètes pour garantir un accès équitable à une nourriture de qualité, tout en assurant un revenu décent pour les agriculteurs et en respectant les limites planétaires, et invitent à dépasser collectivement les clivages, à prendre conscience des enjeux et à opérer un sursaut démocratique salutaire. »

La théorie du Donut, élaborée par l’économiste Kate Raworth servant de boussole à l’étude. Ce donut représente les limites écologiques de la planète qui constituent un « plafond » à ne pas dépasser pour préserver les écosystèmes et la vie sur Terre et un « plancher » de justice sociale qui matérialise les limites socio-économiques découlant des droits humains et des besoins essentiels attachés à chaque personne pour assurer son épanouissement.

Retrouvez plus d’information sur la démarche et l’étude complète ici