Glen Dissaux – Entrée des SEM au capital de Froutven Park

Lors du Conseil de Métropole du 31 janvier 2025, Glen Dissaux a exprimé l’opposition du groupe des élu-e-s écologistes, à l’entrée des Sociétés d’économie Mixte (SEM) locales au capital de Froutven Park.

« Monsieur le Président, Cher-e-s collègues,

Je vais faire le lien avec la délibération budgétaire précédente si vous permettez, parce que quand même, j’aimerais qu’on soit parfaitement cohérents.

Je partage bien sûr les inquiétudes de notre débat d’orientation budgétaire, dont la prospective montre la nécessité d’un pilotage rigoureux, sur une longue période, des dépenses de fonctionnement et d’investissement pour ne pas compromettre la stabilité financière de la métropole.

Nous le voyons venir, nous le vivons au quotidien, nous sommes dans une situation financière inédite et extrêmement préoccupante ; la dette du pays est colossale et on va demander à tout le monde, y compris aux collectivités, de faire des économies drastiques, de ralentir la machine, de lisser ou hiérarchiser les investissements. Je vais rester sur la part d’argent public dans ce genre de projet. Je peux rejoindre le collègue Eric Guellec sur le fait de demander aux porteurs de projet de mettre plus d’argent effectivement. On verra leur réponse.

Nous devons préserver notre capacité d’investissement, et donc une épargne nette (notre capacité d’Auto-Financement) supérieure à 21M€ en moyenne par exercice jusqu’en 2029, ce qui n’est pas du tout le cas dans le schéma d’évolution ou on observe à partir de 2028 un décrochage de l’épargne nette qui passerait à 14 M€ puis 12M€ en 2029.

Dans ce contexte, je trouve encore une fois irresponsable, dans la période et au vu des énormes besoins d’investissement de ces prochaines années sur les mobilités, le logement, la transition énergétique, la protection des populations de se lancer dans ce projet de stade au Froutven dans une copie qui mobilise énormément d’argent public, et qui le fera pendant des décennies avec toutes les dépenses liées. Je rappelle qu’on est sur un bail à construction de 70 ans.

Comment peut-on penser qu’on vivra dans 30 ans dans 50 ans, et qu’on aille voir du foot et consommer dans cet équipement-là ? Ce n’est pas réaliste.

Je doute fortement de la réussite économique de ce modèle, je crains l’impact sur les commerces existants et je désapprouve la délocalisation de cette activité du centre ville.

Nous sommes actionnaires majoritaires, et très largement, de ces sociétés d’économie mixtes : à 65,47 % pour Brest’Aim Sem, à 61,4% pour la SEMPI, à 46.19% pour Bma Sem. Et je ne vois pas très bien ce qu’elles viennent faire là-dedans : elles peuvent le faire, en vertu de leurs statuts bien sûr, mais là aussi je pense qu’elles ont d’autres priorités à avoir.

Je serais assez curieux d’ailleurs de connaitre les business-plan et le calcul du taux de rentabilité qu’on leur a promis, a minima, pour justifier leur participation.

A terme, ce seront donc 3,8 M d’euros de capitalisation de nos SEM dans la société de projet, capitalisée à hauteur de 20,8 M, soit moins de 20 % du budget global, ce qui comme niveau de fonds propres par rapport au coût annoncé, qui n’a pas bougé depuis des années, de 106,5M est plutôt léger. Surtout si on considère, et c’est mon cas, que ça va coûter plus cher.

Je rappelle au passage que les porteurs du projet ne s’engagent qu’à hauteur d’un dépassement éventuel de 10 millions d’euros, pas plus. A titre de comparaison sur les volumes financiers : les subventions publiques pures c’est déjà 30 millions d’euros, et la campagne sportive exceptionnelle du stade brestois, sur une saison, a fait gagner elle plus de 50 millions d’euros au club. Je pense qu’ils n’avaient pas besoin de l’argent public dans ces propositions, surtout pour un projet aussi risqué.

Tout ça pour dire qu’on parle là aussi avec la prise de participation des SEM, d’argent public et de capacité d’action sur le territoire de l’ensemble de nos acteurs et de nos politiques publiques.

Donc les écologistes sont opposé-e-s à ces prises de participation au vu des conditions financières et techniques de ce projet. »

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