Entre mobilisation et fragilité linguisitique
Le 14 octobre se tenait une mobilisation pour défendre le master « Langues et cultures celtiques en contact » à l’UBO de Brest. Ce master unique en Europe qui propose une étude interdisciplinaire des langues, littératures et cultures celtiques modernes et médiévales risque de fermer définitivement par manque de moyens et de soutien institutionnel. Malgré une pétition ayant recueilli près de 2 000 signatures, cet événement illustre les difficultés persistantes auxquelles le breton et les langues celtiques doivent faire face aujourd’hui.

À Brest, le breton progresse, soutenu par l’éducation, la petite enfance et la culture, mais reste fragile face au vieillissement de ses locuteurs et à un développement encore limité. Signataire de la charte Ya d’ar brezhoneg, la Ville et Brest Métropole ont engagé plusieurs actions pour renforcer la langue sur le territoire.

Un réseau éducatif en expansion
D’après les chiffres de l’OPLB pour la rentrée 2025, la ville de Brest compte 865 élèves scolarisés dans des filières bilingues français-breton. Chaque quartier dispose désormais d’une section bilingue de la maternelle au CM2.
En 2024, la Ville a ouvert Jibidi, première crèche en langue bretonne, proposant une immersion totale pour les enfants de 3 mois à 3 ans. Cette structure favorise la continuité vers les écoles bilingues et répond à une demande croissante des familles.
La Maison de la langue et de la culture bretonne du Pays de Brest, Sked, accompagne l’apprentissage du breton à tous les âges, complétée par les organismes Stumdi et Roudour. L’Université de Bretagne Occidentale propose également des cursus bilingues pour former de futurs enseignants. Dont une licence Parcours préparatoire au professorat des écoles (PPPE) en bilingue français-breton.
Culture, visibilité et perspectives d’avenir
Sur le plan culturel, Brest valorise la langue bretonne à travers des évènements phares comme le Printemps des Sonneurs, la Fête de la Bretagne ou le festival Deus’ta !, qui réunissent écoles, associations et artistes locaux.
Labellisée niveau 1 de la charte Ya d’ar brezhoneg, Brest a développé la signalétique bilingue, intégré le breton dans le tramway et le téléphérique, publié un livret de famille bilingue, et proposé des formations pour les agents municipaux. La Ville soutient aussi les associations et écoles bretonnantes via des subventions ciblées.
Pour aller plus loin, plusieurs pistes sont envisagées :
- Création d’un poste dédié à la langue bretonne et d’un budget spécifique ;
- Déploiement plus systématique du bilinguisme dans les services et la communication ;
- Organisation de portes ouvertes et campagnes locales pour informer les familles sur l’offre bilingue ;
- Renforcement de la formation pour adultes et de la coordination avec les acteurs locaux.
- Chercher le niveau de labellisation 2, puis 3 de la charte Ya d’ar Brezhoneg
Brest dispose d’un réseau éducatif solide et d’un tissu associatif actif pour soutenir le breton. Le prochain défi consiste à structurer et amplifier ces initiatives afin de rendre la langue visible et attractive pour les nouvelles générations.
Retrouvez la tribune politique du groupe des élu.e.s écologistes de Brest : Il est temps de sauver la langue bretonne !
