Jeudi 13 février 2025 marque le lancement officiel des travaux de l’usine de production d’eau potable de Pont Ar Bled à Plouédern. Nathalie Chaline, Vice-Présidente de Brest Métropole à l’eau et l’assainissement, à l’économie des transitions et à l’alimentation durable, y participait.

L’usine de Pont ar Bled : un équipement essentiel
Avec une capacité de production de 35 000 m3 d’eau potable par jour, l’usine de Pont Ar Bled est un acteur incontournable de l’eau potable en Finistère. C’est la plus grande unité de production du département. Située à Plouédern, elle prélève de l’eau dans l’Elorn que le réseau achemine ensuite vers plusieurs intercommunalités. Celles de Landerneau-Daoulas, de Brest Métropole en premier lieu. L’unité assure également la sécurisation des territoires voisins sur le Bas-Léon, l’Aulne Maritime-Crozon, et le Pays de Landivisiau.
On estime que l’usine de Pont ar Bled alimente en eau 310 000 habitantes et habitants du Nord Finistère, soit un tiers de la population départementale.
Ce site est géré par la Société Publique Locale Eau du Ponant, opérateur de Brest Métropole. Les élu-e-s écologistes avaient eu l’occasion de visiter l’usine en mars 2023.

Un équipement stratégique donc… stratégique et centenaire.
L’usine a en effet été construite en 1923. Elle a connu de profonds changements pour s’adapter aux besoins du territoire et aux normes de qualité. Néanmoins, l’unité de production a très peu évolué depuis les derniers travaux majeurs de 1970. Aujourd’hui, une rénovation complète est prévue pour moderniser l’unité et la rendre encore plus performante et sécurisée.
Travaux en vue
Sécurisation de l’approvisionnement, amélioration de la qualité de l’eau, et renaturation du site et des abords de la prise d’eau sont les principaux objectifs de ces travaux. Des enjeux importants pour la gestion de la ressource en eau du territoire.
La sécurisation de l’alimentation en eau
Plus précisément, il est prévu la création de deux réserves d’eau brute, c’est-à-dire d’eau de rivière prélevée en attente de traitement. Leur capacité totale sera de 35 000 m3. En cas d’incident sur la rivière empêchant le prélèvement de l’eau, ces réserves permettent à l’usine de fonctionner 24h supplémentaires. Une autonomie complétée par la création d’une réserve d’eau potable, cette fois-ci de 5000 m3.
Il n’est cependant pas prévu d’augmenter la capacité de production et donc le volume prélevé dans l’Elorn.

La renaturation du site
La prise d’eau dans la rivière Elorn sera déplacée et installée plus en amont, à proximité des réserves d’eaux brutes créées. Pour mieux tenir compte de la continuité écologique du cours d’eau, le seuil associé à la zone de prélèvement sera franchissable par les espèces identifiées dans l’Elorn, notamment les anguilles.
Les anciens ouvrages en zone inondable seront démolis et remplacés par une prairie afin de proposer un environnement plus naturel et plus adapté. Cet espace sera rendu accessible au public pour cheminer librement le long de l’Elorn.
L’amélioration des performances
La filière de traitement sera modernisée pour une eau distribuée de meilleure qualité. Une étape d’affinage de l’eau avec du charbon actif en poudre est ajoutée. Ce nouveau procédé permet de capter efficacement de plus petits éléments tels que les pesticides, matières organiques, perturbateurs endocriniens et autres micropolluants absorbables. Par ailleurs, le recours aux sels d’aluminium va être abandonné, au profit du chlorure de fer.

De plus, les processus de production de l’usine seront optimisés limitant les cas d’arrêt de mise à l’arrêt. Le site sera mieux protégé, sécurisé tant du point de vue de l’accès que des risques naturels comme les inondations.
Un chantier conséquent jusqu’en 2027
Le coût global des travaux est de 42.63 millions d’euros hors taxe. Un coût financé majoritairement par Brest Métropole à hauteur de 34.66 millions et par la Communauté de Commune du Pays de Landerneau-Daoulas pour 5.7 millions avec le soutien de la Banque des territoires. Des subventions du département et de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne complètent le plan de financement.

Après plus d’un an de phase d’instruction et d’études, le marché de rénovation de l’usine d’eau a été attribué au groupe Stereau et celui de construction des réserves à Eiffage. Les travaux ont réellement débuté en septembre 2024 et devraient s’achever en 2027.

L’évènement du 13 février 2025 avait pour objet de rassembler les parties prenantes au projet. Pour ce lancement officiel des travaux, outre les discours, des visites du site ont été organisées. Une plantation d’arbres inaugurale a également eu lieu pour marquer l’évolution vers une meilleure prise en compte de l’environnement sur ce site.