Un collectif d’ONG compte bien mettre cette question au cœur du débat démocratique lors des prochaines élections municipales. Le 23 septembre 2025, l’ALTAA (Alliance pour les Transitions Agricoles et Alimentaires) membre de ce collectif, animait un webinaire livrant recommandations et outils pour favoriser l’accès digne à une alimentation durable. Nathalie Chaline, Vice-Présidente à l’eau et l’assainissement, l’économie des transitions et l’alimentation durable y présentait l’action de la métropole.
L’accès digne à une alimentation durable : quels enjeux ?
- L’insécurité alimentaire touche 8 millions de Français-e-s, 2 millions doivent recourir à l’aide alimentaire pour vivre.
- L’augmentation du nombre de diabétiques est de 160% en 20 ans.
- 18 % des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté et la majorité de la profession peine à vivre décemment.
- 30% des oiseaux des champs ont disparu en 15 ans.
Ce sont ces constats qui ont poussé un premier collectif d’associations à lancer l’étude intitulée « l’injuste prix de notre alimentation » parue en 2024. Des pistes concrètes sont recherchées pour résoudre une équation apparaissant comme insoluble dans le débat public… Que chaque personne ait accès à une alimentation saine, durable et rémunératrice.
10 recommandations destinées aux politiques publiques
Dans le prolongement de l’esprit de cette étude, l’atelier organisé par l’ALTAA* le 23 septembre 2025 visait à faire connaitre les leviers identifiés en faveur de l’accès à l’alimentation durable. Aussi, les 10 recommandations pour favoriser un accès digne à une alimentation durable ont été présentées. L’objectif poursuivi en toile de fond : faire avancer le droit à l’alimentation sur les territoires.
*Membre ce collectif d’ONG, l’ALTAA anime un espace de coopération pour renforcer les actions en faveur des transitions agricoles et alimentaires. Elle vise à permettre une montée en compétence et aspire à participer à l’évolution des politiques locales, nationales et européennes.
Parmi ces 10 recommandations, on peut citer :
N°1 : Créer du lien de la fourche à la fourchette : renforcer la démocratie alimentaire en mobilisant l’éducation populaire et en intégrant l’alimentation dans les actions de démocratie participative des collectivités.
N°5 : Accompagner le renouvellement de générations de paysans et paysannes et soutenir des modèles agroécologiques.
N°10 : Initier ou poursuivre le déploiement de jardins collectifs et de fermes urbaines avec des moyens pour l’implication des habitant·es
Lien vers la conférence dans son intégralité : ici
Après une présentation de ces recommandations, un temps d’éclairage et d’échange sur la base d’initiatives locales s’est tenu.
L’expérience de Brest Métropole à partager
Nathalie Chaline, en charge de l’alimentation durable, et Frédéric Pelle, directeur de Vrac Brest, étaient invités à relater l’expérience de Brest Métropole.
La démocratie locale au cœur du projet
Ainsi, Nathalie Chaline a présenté la construction du Projet Alimentaire Territorial (PAT) de Brest Métropole et les choix de la collectivité en matière de gouvernance du projet. L’enjeu était de parvenir à décliner les multiples facettes de l’accès à l’alimentation durable sur l’ensemble du territoire. En effet, le territoire métropolitain regroupe 7 communes et 7 quartiers Brestois. Alors, un comité de coordination a d’abord été institué pour donner une place aux élu-e-s, services et habitant-e-s de ces 7 communes et 7 quartiers.
Des objectifs clairs et suivis dans la durée
Par la suite, les nombreux acteurs de l’alimentation ont défini ensemble les objectifs et priorités de ce projet alimentaire territorial. Depuis son approbation en conseil de métropole en mars 2021, le plan d’actions du PAT est évalué au moins une fois par an lors du conseil de l’alimentation durable.
En premier lieu, le principal objectif identifié était d’accompagner les communes hors Brest à dépasser les 20 % de produits issus d’une alimentation durable de la loi Egalim en restauration scolaire. Brest compte déjà plus de 80% d’alimentation bio locale et durable en cantine scolaire. Néanmoins, une hausse de la part d’alimentation durable dans la préparation des repas en EHPAD est recherchée.
Les clés d’une dynamique positive pour le territoire
Aussi, Nathalie Chaline a livré les clés de la réussite et du dynamisme de cette démarche collective, partagée entre des acteurs très variés.
Créer un climat de confiance entre tous les acteurs. Garantir une grande transparence dans la prise de décision, valoriser les initiatives locales et reconnaitre l’apport de chaque acteur.
Retrouvez un extrait vidéo de l’intervention de Nathalie Chaline lors du webinaire ici :
J’ai la chance depuis 2018 de porter ce projet alimentaire territorial où de nombreux acteurs connus et reconnus qui travaillent ensemble, autour d’un sujet passionnant.
Nathalie Chaline, lors du Webinaire
Une métropole engagée
Enfin, Nathalie Chaline conclut son intervention en partageant les objectifs de la feuille de route du PAT pour 2025 :
- Développer de nouvelles formes de solidarité alimentaires.
- Sensibiliser et former tous les publics.
- Soutenir l’application de la loi Egalim dans toutes les structures de restauration collective.
- Maintenir l’agriculture sur notre territoire.
Sans qu’il en soit fait mention lors du webinaire, la métropole porte de plus en plus haut son engagement dans l’accès à l’alimentation durable. On peut citer la création de la SPL de Restauration qui assurera la préparation des repas de restauration collective et contribuera à la structuration des filières agricoles bio locales.
De plus, tout récemment, la métropole s’est aussi portée candidate pour un appel à projet Européen LIFE « Terres de Sources ».
Ainsi, ce projet propose d’inscrire le territoire de la métropole dans une dynamique d’évolution des pratiques agricoles et des systèmes alimentaires locaux, visant à la fois à préserver les ressources naturelles, notamment la ressource en eau, à promouvoir un développement économique durable, en coopération avec d’autres territoires.
Pour lire plus d’articles sur le sujet ici.